Présentation

L’idée de départ de ce blog est d’en faire surtout un outil personnel. Outil de progression serait présomptueux, du moins un outil de réflexion, de clarification ; probablement à partir de textes essayant de résumer ma façon de sentir les choses, humblement, simplement, le plus honnêtement possible ...
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dimanche 21 décembre 2008

Trop tard ?

Il y a déjà un moment que je que je voulais écrire ce post. Il est la suite logique du précèdent et l’article de Fred Vargas publié sur Ipapy m’a incité à creuser un peu. Suite logique du post précédent car comment la société capitaliste qui ne respecte pas l’être humain pourrait-elle se mettre d’un coup à respecter son environnement ?

Impossible, je pense.

Comment peut-on encore croire qu’un système basé sur la croissance puisse fonctionner indéfiniment ? Cela me semble être une simple question de bon sens. Il n’est pourtant pas question de le remettre en cause pour l’instant, on en est toujours au niveau de l’emplâtre sur la jambe de bois.

Quand on voit que certains se frottent déjà les mains dans la perspective de la fonte des glaces, n’y voyant qu’une opportunité d’ouvrir de nouvelles lignes maritimes plus rentables, on est en droit de se dire que, même s’il y a un début de prise de conscience, il semble très très loin d’être à la mesure des enjeux.

C’est une véritable révolution, un état d’urgence de la plus haute gravité qu’il faudrait décréter et on n’en est encore qu’à de timides et laborieuses tractations pour définir de vagues quotas de pollution dont on pourrait peut-être s’approcher dans vingt ou trente ans.

Il est donc vraisemblablement déjà trop tard.

Mais qui sait ?

Ne se faire aucune illusion n’implique pas de ne rien faire. Changer son monde plutôt que de tenter de changer le monde comme je le disais dans mon premier post – et je ne reviens bien sûr pas là-dessus – cela n’interdit pas pour autant d’essayer de faire ce qui semble pouvoir être fait.

Il va falloir y réfléchir à cette révolution, imaginer une société compatible avec ce que notre planète peut encore nous accorder. Déjà déterminer ceux de nos comportements à abandonner en priorité, faire le deuil de la compétition, la remplacer par la solidarité, que sais-je encore ? Ô combien douloureux retournements ! Et bien d’autres encore !

J’essaie ici de traduire ce que je ressens aujourd’hui mais mon incompétence en la matière ne me fait peut-être qu’égrener des inepties. Malgré tout, je me pose la question d’un engagement personnel à ma mesure. Sous quelle forme, dans quel cadre agir sans ajouter à la confusion intime et collective ? Je cherche. Ceux qui seraient susceptibles de m’orienter sont les bienvenus.

mardi 16 décembre 2008

Différence

Vers la fin de l’année scolaire dernière, je suis sorti d’une classe de maternelle dans un état assez difficile à décrire. Pour faire simple, je pourrais dire : complètement explosé au niveau mental.

Depuis quelques années, j’avais de plus en plus de mal à tenir le rythme imposé par le travail et les coups de fatigue étaient fréquents mais là, j’avais atteint un niveau que je n’aurais pas imaginé possible. J’ai vraiment ressenti qu’il n’était pas juste de s’épuiser à ce point, de se retrouver dans un pareil état. Mon médecin m’a heureusement permis de terminer les quelques semaines qui restaient à mi-temps.

Tout ça pour dire que, depuis presque six mois que je suis en retraite, je ressens un incroyable soulagement avec, en plus, cette conviction qui est montée et qui s’affirme : nous ne sommes pas là pour en baver.

Entre autres et nombreuses débilités de fonctionnement de notre société, il est celle-ci qui demande de rentrer dans un moule. On attend la même chose de tout le monde sans tenir compte des différences de rythme. Seuls s’y retrouvent ceux qui s’éclatent dans leur travail (j’en faisais partie) et disposent d’une énergie inépuisable (ce n’est pas mon cas). D’une part, pourquoi empêcher ceux-là de travailler jusqu’à quatre-vingts ans si c’est ce qui leur correspond ? Mais les autres ? Leur souffrance est-elle vraiment inévitable ?

mardi 2 décembre 2008

Et Dieu dans tout ça ?

La première fois que j’ai rencontré Arnaud, c’était en 1994 à Kagyu Ling, temple bouddhiste situé en Bourgogne. Il animait un séminaire de deux jours.

Ce que j’entendais me passionnait et me confortait dans l’idée que cet enseignement me correspondait parfaitement.

Pourtant, j’ai été pris d’un grand doute lorsque le dimanche après-midi toutes les questions ont concerné la religion, certaines étant même assez pointues au plan théologique.

Il faut dire que j’ai été élevé et exerçais dans un milieu très anticlérical. J’en gardais une grande méfiance à l’égard de l’Eglise sans pour autant considérer la foi comme une superstition puérile. Mais cet après-midi entièrement consacré à cette question était ressenti de manière négative. Cela ne me correspondait plus, je ne me sentais plus à ma place, j’étais vraiment désemparé.

A la sortie, j’étais là, dehors, avec mon malaise. Je regardais Arnaud discuter avec quelques personnes. L’idée m’est alors venue de ma payer l’audace de lui en parler directement. J’ai attendu le moment propice et lorsqu’il a été seul, je me suis lancé.

Je lui ai expliqué ce que je ressentais. Y avait-il une place pour moi sur cette voie ? Il m’a répondu pour l’essentiel : « Un bouddhiste bon teint vous dirait que c’est un avantage de ne pas croire en Dieu. Vous n’aurez au moins pas à démonter la fausse conception que vous pourriez vous en faire. Ce n’est donc pas un problème. Peut-être le rencontrez-vous en route. »

C’était il y a presque quinze ans et je n’ai toujours pas rencontré Dieu. J’ai vécu quelques « expériences » assez profondes au cours desquelles « je » n’existait plus, volatilisé. Mais aucun lien ne s’est établi. Je n’ai pas l’expérience de Dieu, je n’en ai pas l’intuition, et il ne me semble pas en avoir le manque. Je crois que je ressentirais une demande beaucoup plus intense, même s’il y a bien sûr un désir d’absolu. Je suis touché par l’architecture religieuse, je me sens bien dans l’atmosphère de recueillement qui se dégage de ces lieux mais ça s’arrête là. Cela ne me pose pas de problème dans ma pratique si ce n’est que je me sens nettement minoritaire dans la Sangha et il me semble que cela complique un peu mes rapports avec les autres membres car j’ai parfois l’impression de ne pas parler tout à fait le même langage. Je n’ai pourtant aucune arrière-pensée vis-à-vis des croyants ; je considère la foi comme une sensibilité différente de la mienne, une autre façon d’appréhender les choses. C’est surtout dans le but d’essayer d’éclaircir cet aspect des choses que je publie cet article.

Autant vous dire que je suis dans l’attente de vos commentaires.

vendredi 28 novembre 2008

Regard neuf

J’ai été touché par les paroles de L'Iris Et La Rose, chanson de Renan Luce :

Une guêpe s'envole, se pose, butine
Et l'image cogne à ma rétine
Mais déjà mon regard est loin
Je n' sais plus voir le quotidien

J'aimerais me réveiller sans mémoire
Redécouvrir c'que j'peux plus voir
J'ai écrit une petite annonce
Un mois déjà, pas de réponse

Cherche regard neuf sur les choses
Cherche iris qui n'a pas vu la rose
Je veux brûler encore une fois
Au brasier des premières fois

...

Je les ai ressenties comme un bon rappel. Chercher le regard neuf sur les choses, les voir comme si c’était la première fois. Voir en permanence le festival de la nouveauté.

mercredi 26 novembre 2008

Cornélien

Il y a un mois, Seb a eu la délicate attention de m’attribuer cette petite distinction :

Comme de bien entendu, il m’a fallu un bon moment avant de me décider à la transmettre.

Déjà, je ne suis pas très friand de tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à une chaîne mais là, il est assez facile de faire exception pour celle-ci qui est tout de même bien sympathique.

Ensuite, le choix est vraiment douloureux, j’ai absolument horreur de cela. C’est quelque chose qui me pose souvent problème mais être amené à s’y frotter ici n’est pas sans intérêt. Même si j’ai une tendresse particulière pour certains, je ne fais aucune autre distinction dans la vingtaine de blogs que je visite régulièrement. La liste n’est d’ailleurs peut-être pas complète : je viens de rectifier un oubli, il se pourrait donc bien qu’il y en ait d’autres. Mais bon, c’est la règle du jeu, il faut en distinguer 5.

Autre facteur de ralentissement, mon éternel problème de temps. Je sais qu’il va m’en falloir pas mal pour ce genre d’exercice. Il a fallu que je décide de bloquer ce début de journée afin d’être sûr de disposer d’une solide plage de concentration (l’écriture de ce post m’a pris plus d'1 h 30).

Enfin, j’ai quelques problèmes pour entrer dans les critères de transmission à respecter :

1. Choisir seulement 5 blogs ;
2. Quatre d'entre eux doivent être des visiteurs assidus de votre blog ;
3. Le dernier doit être quelqu'un qui vient de découvrir votre blog récemment et doit vivre dans une autre région du globe ;
4. Créer un lien vers le blogger qui vous a décerné ce prix.

J’ai fini par me décider à les transgresser un peu et voici donc mon petit palmarès de 5 blogs où je me sens bien, en ordre alphabétique et non de préférence :

http://aquaryoga.blogspot.com/

http://djaipi-nedblog.blogspot.com/

http://siprochedelhorizon.blogspot.com/

http://philippe-chemindaqui.blogspot.com/

http://spinescent.blogspot.com/

Merci à tous, et pas seulement au club des 5, pour la richesse des échanges.

Merci à Seb d'être à l'origine de cette situation qui m'a donné l'occasion de partager mes fonctionnements à partir d'un exemple concret.

P.S. : J'ai mis hors jeu Ipapy qui ne joue pas dans la même cour que nous.

lundi 24 novembre 2008

Rencontre

Au début des années 80, j’ai commencé à faire des oedèmes de Quincke assez impressionnants, particulièrement ceux qui se manifestaient au niveau des lèvres et me défiguraient complètement. Antibiotiques et aspirine furent mis en cause sans qu’aucun des nombreux examens effectués ne le confirme. En désespoir de cause, le deuxième allergologue consulté finit par me conseiller d’essayer la relaxation.

J’étais instit, passionné par le métier et complètement le nez dans le guidon à cause d’une dyslexie dont les manifestations et la dissimulation me prenaient beaucoup d’énergie. Non content d’être à fond dans le travail, j’étais aussi président d’une petite association sportive. Au bord de l’explosion et je n’en avais absolument pas conscience. Le corps venait de me le faire savoir mais il me faudra ensuite des années pour que je comprenne le message. J’étais très surpris qu’on me propose cela. Je me suis d’abord demandé comment je pourrais bien caser une activité supplémentaire dans cet emploi du temps déjà débordant.

Je finis tout de même par réussir à m’inscrire à un cours de relaxation puis, la prof nous ayant lâché, à celui de sophrologie créé à la place. C’est par ce deuxième professeur que j’ai entendu parler d’Arnaud Desjardins pour la première fois. Il lui faisait si souvent référence que j’ai fini par lui demander un titre de livre. Il m’a conseillé « Un grain de sagesse ». La lecture a été un choc, une sorte de révélation, moi qui pourtant ne m’étais jamais intéressé à ce genre de choses.

Depuis, jamais déçu. Dans mes moments de doute, c’est toujours ma compréhension que j’ai remis en cause, jamais cet enseignement. Peu à peu, j’ai pris conscience de mon fonctionnement purement intellectuel. Les émotions étaient en grande partie refoulées. J’ai eu beaucoup de difficultés à me reconnecter à ma part affective. Il a fallu que je passe la dépression. Bien mauvais moment à passer mais ô combien salutaire.

jeudi 20 novembre 2008

Être heureux

Sur mon brouillon de post Le temps, mon épouse a laissé cette annotation : « Es-tu sûr d’être heureux d’être toi-même ?» Cela m’a inspiré la petite réflexion suivante.

Si je ne suis pas encore parfaitement heureux, c’est que je ne suis pas encore parfaitement moi-même. Être soi-même, c’est être libéré de nos conditionnements en tout genre : éducatifs, sociaux, familiaux (histoire), psychologiques, imaginaires… (merci de compléter la liste). Ce sont eux (et seulement eux) qui nous empêchent d’être heureux.

Être soi-même, c’est forcément être heureux et on ne peut pas être heureux sans être soi-même.

lundi 17 novembre 2008

Obstacles

Il n’y a jamais d’obstacle, d’empêchement à la pratique.

J’ai noté cette formule un jour sans aucune référence. Sans doute a-t-elle été prononcée à Hauteville mais il m’est impossible de préciser. Je la dépose ici malgré tout car elle fait partie des mes points d’appui importants.

J’ai retrouvé une formulation approchante dans cet extrait de Bienvenue sur la voie :

Une autre idée capitale, c'est que la voie, l'évolu­tion, la transformation, le chemin de l'éveil — la sadhana disent les hindous —, l'ensemble des efforts bien particuliers que nous allons accomplir est la seule activité humaine qui ne rencontre jamais d'empêche­ments.

jeudi 13 novembre 2008

Le temps

Un ennemi personnel, le temps.

Si je vous disais qu’à la retraite, je suis toujours à quelque chose près tout aussi débordé ! Moins stressé, tout de même, car je le prends un peu plus mon temps pour mieux coller à mon rythme mais je suis loin d’arriver à faire tout ce que j’aurais envie. Question de nature ou dyslexie – mais ne fait-elle pas partie de ma nature ? Ou encore simple névrose ?

J’ai laissé en commentaire chez Philippe : « Ne pas se demander l’impossible mais exiger le faisable. » Pas toujours facile à situer le faisable quand toute la journée on hésite à lâcher une chose (ou dix) pour une autre au nom d’un ordre de priorité pas toujours facile à établir. J’ai dû limiter mon temps consacré aux blogs (les miens et ceux des autres) pour rester dans des limites acceptables, donc encore faire des choix comme, par exemple, celui de ne pas regarder les vidéos (désolé pour ceux qui en postent beaucoup).

Mais bon, pas de panique ! Ce n’est pas un appel au secours désespéré que je lance ici. Toutes ces questions, je me les pose tranquillement, quasi sereinement. Simplement envie de les partager.

Mais si vous avez une ou deux bonnes idées à me suggérer pour parfaire la détente, n’hésitez pas, je suis preneur.

samedi 8 novembre 2008

Apprécier

Un passage d'une lecture en cours qui m'a bien accroché.

Ne négligeons pas les faits quotidiens, si infimes soient-ils. Une même promenade sans imprévu, si sou­vent arpentée, dans les mêmes lieux familiers, sera le fer­ment de joies secrètes qui reviennent comme attirées par un fil magique chaque fois retrouvé. L'instant renoue avec d'autres instants et réactive le même goût de con­tentement. Pourvu que l'on sache s'ouvrir sur l'heure au charme particulier de l'endroit. En apprécier la lumière, l'éclairage changeant, les nuages sombres filant à l'horizon, les lumières dansant dans le courant du fleuve, les ombres des arbres qui remuent sous le vent. Également l'hiver qui les dépouille de leurs feuillages.

Toujours les mêmes lieux, toujours différents. On ne saurait fermer les yeux sur ces changements, en préférer un aspect à un autre. Mais plutôt goûter la joie de retrou­ver le même sentier métamorphosé au gré des saisons.

Si chaque part de vie est vécue la conscience en alerte, en devenant à la fois le convive et le spectateur de son théâtre quotidien, l'homme rassasié d'expérience, irrigué d'impressions fermement appréciées, pourra se dire qu'il a reçu ce qu'il avait à recevoir et envisager sans regret la fin de son existence, remplie à plein bord des cadeaux qu'il put accueillir consciemment et des événe­ments dont il a su tirer la leçon. Lente maturation mais idéale fermentation pour l'évolution de l'esprit. Et pour devenir soi-même.

Si, au contraire, ces plaisirs et ces joies se sont écoulés mécaniquement, sans lucidité ni véritable attention, leur accumulation successive se fera et passera en pure perte, comme absorbée dans le sable d'un rêve monotone. En cela semblable à l'eau du tonneau percé des Danaïdes, toujours empli, toujours vidé, sans fin, sans profit, action absurde et inutile, symbole burlesque de notre psy­chisme qui, à peine fini d'être comblé, ne cesse de se tarir.

Denise Desjardins, Le bonheur d’être soi-même, p 56-57. La table ronde.

mardi 4 novembre 2008

Cohérence

J'avais posé à Daniel Morin la question suivante :
Une intention de cohérence est-elle suffisante ?
Sa réponse avait été "oui", sans aucune restriction ni autre commentaire.
Cela m'est resté une aide précieuse, j'y fais souvent référence.

vendredi 24 octobre 2008

Vacances

Petite coupure d’une dizaine de jours. Direction Barcelone en compagnie de nos enfants.

Je m’attendais à plus de critiques sur mon texte

http://jesuis-cequejesuis.blogspot.com/2008/10/changer-le-monde-ou-changer-son-monde.html

Profitez-en pendant que je suis parti !


A bientôt.

mercredi 22 octobre 2008

Pensée et émotion

Si vous êtes en proie à l'émotion, vous pouvez rationaliser, avancer tel ou tel argument, etc., mais tout sera faux.

Swâmi Prajnânpad


Voila un point qui me paraît à la fois crucial et accessible, utile, même à qui ne serait pas attiré par un quelconque engagement spirituel.

Ce qu’on pense en état d’émotion - qu’elle soit négative ou positive - est faux.

Il faut d’abord en accepter l’idée, puis la vérifier, ce qui est assez facile. Il suffit d’être un peu attentif aux pensées qui nous envahissent l’esprit au moment d’une émotion et de regarder ce qu’il en reste une fois l’agitation complètement retombée. Pas besoin d’un très grand effort d’objectivité pour admettre qu’il ne reste à peu près rien des pensées négatives - ou euphoriques.

Qui plus est, non contentes d’être fausses, ces pensées augmentent et entretiennent l’émotion. Il y a donc beaucoup d’intérêt à arriver à s’en distancier.

Une fois l’idée admise, la difficulté est d’arriver à s’y reconnecter au cœur de l’émotion. C’est une remise cause de notre fonctionnement habituel, donc tout s’y oppose. C’est bien sûr extrêmement difficile au début pour les grosses émotions. Il faut s’exercer sur les petites. Un simple agacement est une émotion au même titre que les grandes tragédies. La seule différence se situe au niveau de l’intensité.

Au fur et à mesure qu’on progresse, on se rend assez vite compte qu’il y a une très grande différence entre l’émotion vécue dans une totale identification et celle avec laquelle on a réussi à mettre de la distance. C’est un point de départ vers le lâcher prise.

lundi 20 octobre 2008

Changer

Donnez-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne puis changer, le courage de changer celles que je puis changer et la sagesse d'en connaître la différence.

Marc-Aurèle

On pourra être surpris que ma première citation n'émane pas Swâmi Prajnânpad mais c'est celle-ci qui me semble le mieux résumer la démarche, telle que je la comprends.

La difficulté se situe bien sûr au niveau de la discrimination objective entre ce qui peut et ce qui ne peut pas être changé.

Que de patience, d'habileté, de détermination, d'aide ne nous faudra-t-il pas pour tendre vers cette objectivité, embrouillés que nous sommes tous dans l'écheveau de nos émotions, de nos a priori, de nos conditionnements, de nos mécanismes inconscients.

Chassez le naturel , il revient au galop, dit le proverbe mais en fait c'est tout l'artificiel qu'il faut chasser, tout ce qui recouvre notre naturel qui, lui, est toujours simple, paisible et heureux.

mercredi 15 octobre 2008

Changer le monde ou changer son monde ?

Aujourd’hui, je ne vois plus en quoi le « progrès » technique a apporté une quelconque amélioration à notre existence. Il a conduit à une société basée sur la productivité, le consumérisme qui nous plonge dans le stress, l’insatisfaction, la frustration permanents et menace la survie même de l’humanité par le bouleversement des équilibres écologiques. Qui peut honnêtement prétendre aujourd’hui vivre l’esprit tranquille ? Ce que nous sommes sensés avoir gagné en en termes d’avoir, nous l’avons perdu au plan de l’être. Dans ces conditions, à quoi bon l’augmentation de notre longévité. Pour les sociétés qui vivaient en harmonie avec la nature, quel a été le bénéfice du passage à la modernisation ? La démocratie ? Certes, nous avons une petite possibilité de choix mais n’est-ce pas une illusion dans la société actuelle ? Pour se faire élire, les hommes politiques sont obligés de mentir. Quelles chances aurait d’être élu celui qui dirait : « Je n’ai pratiquement aucun pouvoir, je ne peux rien faire évoluer. Tout est dans les mains des puissances financières qui me tiennent à leur merci. Je ne peux, tout au plus, que vous promettre d’essayer de peser autant que possible sur la répartition des recettes fiscales. Encore faudra-t-il que je fasse très attention de ne pas nuire aux intérêts des nantis, ce qui réduira encore considérablement mon champ d’action. » ?

Alors, y a-t-il une possibilité de changer cet état de choses ? Sûrement pas en essayant de changer la société. Toutes les doctrines qui ont eu accès au pouvoir et qui s’y sont essayées sont revenues à la case départ. Pourquoi ? Probablement parce que la société est l’exact reflet de ceux qui la composent. Ses disfonctionnements ne sont que la somme de nos disfonctionnements individuels. Nous sommes tous plus ou moins esclaves de nos émotions, particulièrement de l’émotion source : la peur, la mère de toutes les autres.

Puisqu’il semblerait qu’on ait vainement à peu près tout essayé dans ce domaine, plutôt que de tenter de changer le monde, il me semble plus utile de chercher à se changer soi-même. Prenons le monde tel qu’il est mais il ne s’agit pas non plus de s’en couper – bien que cela puisse être une option respectable. Il n’y a pas à se priver d’essayer de pousser dans le bon sens si on en ressent la possibilité, que ce soit au plan politique, syndical, associatif, professionnel, familial ou autre. Encore faut-il le faire avec circonspection et sans illusion quant au résultat.

Donc, plutôt que de tenter de changer le monde, mieux vaut essayer de changer son propre monde. Mine de rien, c’est un vaste programme car tout en nous s’y oppose. Il est quasiment impossible de parvenir à un résultat sans être guidé. Et c’est là que se situe notre responsabilité : trouver le guide qui en soit vraiment un et qui corresponde à notre personnalité. Les religions sont des voies de transformation. Mais faute d’un guide incarnant leur message de manière indiscutable, elles se résument à une doctrine figée, pouvant conduire à l’intolérance voire au fanatisme le plus violent. Il n’y a pas de miracle : le baptême ne fait pas le chrétien. A quelques très rares exceptions près, un travail de type psychologique est nécessaire pour faire tomber les plus gros blocages qui empêchent toute progression.

C’est une des particularités de Swami Prajnanpad d’avoir tout de suite vu dans les travaux de Freud le chaînon manquant aux voies spirituelles et de l’avoir intégré à son enseignement. De plus, il s’exprimait d’une manière aucunement religieuse, ce qui permet à ceux qui comme moi n’ont aucune sensibilité mystique d’y trouver leur compte. Cet enseignement est parvenu jusqu’à nous grâce à Arnaud Desjardins. La lecture de ses livres a été pour moi une véritable révélation. Je dois beaucoup à ces deux hommes qui m’ont énormément aidé à mieux comprendre les autres et à me comprendre moi-même, à entrevoir ce je pouvais tenter de changer.

Je suis aujourd’hui convaincu qu’il est parfaitement inutile d’essayer de changer la société. Une éventuelle évolution positive ne pourra passer que par le changement au niveau des individus. Mais on ne peut obliger personne à changer, c’est une affaire entièrement personnelle. A chaque fois que quelqu’un parvient à rapprocher son propre monde du vrai monde, le vrai ne s’en porte que mieux.

Précision : cet article a été écrit pour l’essentiel avant la crise financière actuelle.

lundi 13 octobre 2008

Présentation

L’idée de départ de ce blog est d’en faire surtout un outil personnel. Outil de progression serait présomptueux, du moins un outil de réflexion, de clarification ; probablement à partir de textes essayant de résumer ma façon de sentir les choses, humblement, simplement, le plus honnêtement possible. Ce sera forcément imprécis, maladroit, incomplet… Ces textes seront donc repris, appelés à mûrir tranquillement, voire lentement, au fil du temps, au fur et à mesure de l’évolution de ma réflexion mais aussi et surtout peut-être, en fonction des remarques qui pourront m’être faites.
Donc un outil personnel mais très ouvert ; je compte beaucoup ici sur l’échange avec les autres. Que ceux qui passent n’hésitent pas à participer, même de manière très critique. Tout est bon à prendre pour essayer de creuser.
Il m’est toujours difficile de mettre en mots. Il me faut généralement un long temps de maturation avant que les choses se mettent en place d’une manière que me soit à peu près claire. La « productivité » risque de s’en ressentir mais l’effort qui me sera nécessaire pourra peut-être m’aider à avoir une approche intellectuelle plus claire de certains points encore flous.
Je déposerai aussi sur ce blog des paroles qui me touchent, des impressions. Pour le reste, aucune idée préconçue, je suivrai le mouvement… s’il y en a un.