Présentation

L’idée de départ de ce blog est d’en faire surtout un outil personnel. Outil de progression serait présomptueux, du moins un outil de réflexion, de clarification ; probablement à partir de textes essayant de résumer ma façon de sentir les choses, humblement, simplement, le plus honnêtement possible ...
suite

vendredi 28 octobre 2011

Merci

Extrait de mes notes prises à Hauteville en septembre :
J'ai toujours été admiratif de l’œuvre d'Arnaud mais en montant vers sa tombe, le sentiment d'immense gratitude ressenti depuis le début de la semaine s'est intensifié. Ce qui s'opère ici dans La France d'aujourd'hui est absolument incroyable, miraculeux. Quel cadeau fabuleux ! Je le reçois avec le sentiment d'être totalement comblé.
Au cours de cette montée, j'ai eu le désir d'en rapporter un « souvenir », ne serait-ce qu'une aiguille de pin. Il y en avait près de la tombe et quelques-unes dessus dont une bien au milieu, sans doute au niveau de la poitrine. C'est celle que j'ai gardé précieusement.
En repartant, alors que j'étais toujours dans un sentiment de gratitude de plus en plus fort, il m'est revenu à l'esprit que lorsque je lui disais : « Merci Arnaud, merci du fond du cœur », il me répondait : « Ne me remerciez pas, je n'y suis pour rien ». J'ai senti alors que je lui devais d'essayer de passer de « Arnaud a réalisé ici quelque chose de prodigieux » à « Il s'est produit ici quelque chose de prodigieux au travers d'Arnaud »  et que ce ne soit pas que des mots.
Un peu plus loin, baignant toujours dans le même état, le sentiment d'être comblé m'est revenu. Tout de suite, j'ai pensé : « Je ne suis plus un puits sans fond. » et j'ai pleuré de joie, de reconnaissance. J'ai alors été envahi par un sentiment d'amour infini. Peut-être n'est-ce pas tout à fait cela mais je n'ai en tout cas aucune hésitation pour qualifier cet état qui a duré longtemps et qui est toujours là en fond. Quelle n'a pas été ma surprise de constater que la méditation du soir a pris tout de suite et pour toute sa durée une tournure extatique dont je ne pourrais dire qu'une chose : Ah ! La vache !!!
Qu'en restera-t-il ? Je n'en sais rien mais je ne pense pas pouvoir en sortir totalement indemne.

mardi 25 octobre 2011

Portrait



Anne (http://depierreetdeau.blogspot.com/ ) avait proposé à ses lecteurs de lui envoyer une photo et un texte pour se faire connaître un peu,
Il m'a semblé que ma contribution avait aussi sa place ici. Je la reproduis donc :

Je suis passé ici plusieurs fois avant de me décider à participer. Je savais que ce serait laborieux mais l’exercice m’intéressait : tenter de dresser un rapide portrait aussi fidèle que possible de ce que je suis aujourd’hui. J’avais prévenu Anne qu’il faudrait du temps et il m’en a effectivement fallu.
C’est tout à fait caractéristique : je ne suis pas un modèle de spontanéité ! J’ai longtemps cru que cette difficulté relevait de la psychologie mais à y regarder de plus près (la retraite laisse plus de temps pour cela) il me semble maintenant que c’est simplement un mode de fonctionnement. Je suis lent, perfectionniste, intéressé par une foule de choses et comme en plus ma forme est très irrégulière (un comble quand on s’appelle Carré) avec de gros coups de fatigue, cela donne un cocktail à peu près ingérable qui conduit inévitablement à la dispersion, et au débordement. A titre d’exemple, je prépare une expo photo et cela me prend un temps absolument fou. Je n’ai quasiment plus le temps de visiter les autres blogs. Si j’ai parfois été au bord de l’explosion du temps ou je travaillais, je vis cela maintenant tout à fait sereinement.
A propos de la photo, je peux reprendre mot pour mot ceux d’Isabelle : la photo est une manière d'exprimer ma créativité, le blog, un outil pour partager ce que je vois et ce que je ressens. J'aime cette opportunité que nous avons de découvrir d'autres mondes au travers du regard des autres, de nous interroger sur nos pour qui et pourquoi.
Fils unique, je n’ai pas souffert de la solitude. J’en ai même besoin à certains moments, sans pour autant être un vrai solitaire mais j’en ai gardé un goût prononcé pour le silence et très peu pour le bavardage. Pour terminer, j’aime beaucoup l’humour sous différentes formes, je suis d’ailleurs d’une nature plutôt gaie, pour peu que je sois en forme. J’ai souvent entendu mes anciens élèves dire que j’étais gentil. Ma femme le dit aussi, c’est peut-être vrai.
J’ai choisi d’accompagner ce texte de ce portrait pris pas ma fille. Je m’y reconnais.

 Dominique

samedi 4 juin 2011

Le jour où je me suis aimé pour de vrai

Lu chez Sevim, ce texte m’a touché par sa simplicité et surpris par son auteur.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai compris qu’en toutes circonstances, j’étais à la bonne place, au bon moment. Et alors, j’ai pu me relaxer.
Aujourd’hui je sais que cela s’appelle… l’Estime de soi.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle n’étaient rien d’autre qu’un signal lorsque je vais à l’encontre de mes convictions.
Aujourd’hui je sais que cela s’appelle…l’Authenticité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai cessé de vouloir une vie différente et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive contribue à ma croissance personnelle.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… la Maturité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai commencé à percevoir l’abus dans le fait de forcer une situation ou une personne, dans le seul but d’obtenir ce que je veux, sachant très bien que ni la personne ni moi-même ne sommes prêts et que ce n’est pas le moment…
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… le Respect.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai commencé à me libérer de tout ce qui n’était pas salutaire, personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie. Au début, ma raison appelait cela de l’égoïsme. Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… l’Amour propre.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé d’avoir peur du temps libre et j’ai arrêté de faire de grands plans, j’ai abandonné les méga-projets du futur. Aujourd’hui, je fais ce qui est correct, ce que j’aime quand cela me plait et à mon rythme.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… la Simplicité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de chercher à avoir toujours raison, et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé.
Aujourd’hui, j’ai découvert … l’Humilité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de revivre le passé et de me préoccuper de l’avenir. Aujourd’hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe. Aujourd’hui, je vis une seule journée à la fois.
Et cela s’appelle… la Plénitude.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir. Mais si je la mets au service de mon coeur, elle devient une alliée très précieuse !
Tout ceci, c’est…le Savoir vivre.

Nous ne devons pas avoir peur de nous confronter.
Du chaos naissent les étoiles."


Charlie Chaplin.

jeudi 10 février 2011

Interprétation

En écho à un article de Nathalie, je complète ici, comme elle me l’a suggéré, le commentaire que j’avais laissé. Cela concernait l’interprétation des événements qui peuvent nous survenir. Je suis plutôt prudent à propos de ce sujet d’autant plus que je viens récemment de devoir réviser le sens que j’avais donné à problème de santé.
Voilà 25 ans, j’ai commencé à faire des oedèmes assez fréquents dont certains spectaculaires, tout particulièrement aux lèvres. J’ai vu plusieurs allergologues, passé beaucoup de tests sans succès. L’aspirine et les antibiotiques ont été soupçonnés mais sans certitude. Dans le doute, j’ai commencé à me soigner par homéopathie et effectivement les oedèmes ont cessé (5 ans après leur apparition). J’étais alors assez surmené et, comme me l’a conseillé le dernier allergologue consulté, je me suis orienté vers la relaxation puis la sophrologie, ce qui a fini par me conduire à la découverte des livres d’Arnaud Desjardin.
Ensuite, au fil des années et sans en être vraiment conscient, j’ai cherché un sens à ces oedèmes et j’ai fini par considérer qu’ils avaient été une protestation du corps contre le surmenage, interprétation qui n’a pas été démentie jusqu’à ces derniers mois.
Mais voila un peu plus d’un an, les oedèmes ont refait leur apparition à un rythme assez soutenu. J’étais alors en retraite depuis un an et il était donc bien difficile d’incriminer cette fois le surmenage ! J’avoue qu’il m’a fallu un certain temps pour digérer l’idée de m’être trompé dans mon interprétation qui avait fini par devenir une certitude.
J’ai donc refait le tour des tests allergiques qui, comme par le passé, se sont avérés négatifs. Mais depuis vingt ans les choses ont progressé dans ce domaine et il a été conclu que ces manifestations n’étaient pas d’origine allergique. Je serais très probablement atteint d’une maladie génétique rarissime. Même si les examens ne l’ont pas encore démontré, il se trouve que je réagis positivement aux traitements de crise et de protection réputés efficaces dans ce cas alors que je ne réponds pas aux médicaments antiallergiques. Le traitement de protection n’étant pas anodin (Danatrol), j’ai fait le choix, en accord avec le médecin qui me suit de le prendre à dose minimale. Cela ne m’évite pas complètement les crises mais les espace considérablement. Affaire à suivre…

lundi 25 octobre 2010

Mensonge, dissimulation et manipulation

J’écoutais hier un reportage de la correspondante d’Europe 1 à Moscou sur la manière dont les événements français actuels sont relatés par la télévision russe. Ne sont diffusées (et largement) que les images des débordements des casseurs accompagnés de commentaires alarmistes. Tant et si bien que dans les agences de tourisme, les réservations pour La France sont en chute libre.
Nul doute qu’effectivement l’impression qui en ressort doit être que La France est quasiment à feu et à sang. Difficile d’imaginer que cette présentation pour le moins orientée puisse être innocente. Je suppose que le message dissimulé doit être du genre « Voyez que cela ne va pas si mal chez nous, c’est encore bien pire ailleurs. » Ajouté à l’info sur le nucléaire reprise dans mon précèdent article, ce reportage m’a encore confirmé à quel point nous vivons dans le mensonge, la dissimulation et la manipulation. Que ce soit en politique, dans les affaires (au sens le plus large), dans les médias, partout c’est le règne du double principe « Je ne fais pas ce que je dis, je ne dis pas ce que je fais ».
C’est pitoyable et pathétique mais à titre individuel, il faut être très prudent et veiller à ne pas tomber dans cette illusion qui consiste à rejeter la faute sur les autres. Le sentiment « tout irait mieux si chacun se comportait comme moi » est très répandu mais il n’en est pas moins faux puisque presque tout le monde le pense. La société n’est que l’exact reflet des individus qui la composent. Nous participons tous à cette décrépitude. Se borner à dénoncer est non seulement inutile (cela ne fait en rien avancer le problème) mais néfaste : on contribue à la négativité générale. Il faut faire plus : y trouver aussi et surtout une motivation supplémentaire à s’exercer à l’honnêteté sans concession avec soi-même. C’est très difficile mais c’est la seule action utile qui puisse être tentée. Où est-ce que je me mens ? Qu’est-ce que je ne veux pas voir en moi ? Quelle est ma part sombre qui me manipule ? Sans en faire une prise de tête, ce questionnement doit sous-tendre notre existence.

dimanche 24 octobre 2010

Scandaleux

Si cette info est exacte (et il est tout à fait probable qu'elle le soit, la source étant sérieuse), c'est absolument consternant. 
Une fois de plus, dans quel monde vivons-nous !

Des notes confidentielles d'EDF attestent de la dangerosité du réacteur EPR et de tous les réacteurs nucléaires en France. 
Le Réseau "Sortir du nucléaire" a reçu le lundi 27 septembre 2010 des documents internes à EDF qui démontrent que la conception et la fabrication d'éléments du couvercle de la cuve de l'EPR de Flamanville sont de nature à provoquer un accident de type Tchernobyl.
Plus grave encore, selon une note rédigée par le Chef du Département combustibles nucléaires d'EDF en 2001 (1), un accident de type Tchernobyl est possible sur tous les réacteurs nucléaires français. L'EPR est également concerné.
Plusieurs documents EDF démontrent que le nombre de soudures et le type d'acier utilisé dans certaines parties du couvercle de la cuve du réacteur EPR à Flamanville peuvent provoquer une fuite de cette cuve. EDF juge que cette fuite peut, à son tour, dégénérer en un accident de type Tchernobyl. L'acier défaillant et les soudures font partie du système d'arrêt d'urgence du réacteur nucléaire EPR et concernent 89 points d'entrée dans la cuve du réacteur.
Les documents EDF reçus par le Réseau "Sortir du nucléaire" démontrent que les ingénieurs d'EDF ont conçu des parties du couvercle de la cuve de l'EPR qui mettent en péril la sûreté du réacteur EPR et violent, en toute connaissance de cause, la réglementation française (2) relative aux équipements nucléaires sous pression.
Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", la conclusion s’impose : en toute conscience des problèmes, EDF persiste dans une politique qui sacrifie la sûreté aux impératifs économiques ! Au regard des conséquences catastrophiques d’un éventuel accident, cette légèreté est impardonnable.
Failles de conception, toxicité accrue des déchets, atteinte de limites technologiques, vulnérabilité à des attentats (voire au cyber-terrorisme)… Avant la remise par EDF du rapport de sûreté sur Flamanville, le Réseau "Sortir du nucléaire" souhaite rappeler la liste de tous les problèmes du réacteur. En France, en Finlande et ailleurs, il est urgent de mettre définitivement fin au programme EPR, et d’engager la transition vers un futur sans nucléaire.
Interrogée par l'AFP, EDF n'a pas démenti ces informations alarmantes.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" prépare donc une lettre à l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN).

(1) Management des activités Physique des Coeurs et Combustibles, SEPTEN, André Berthet (20.12.2001).
(2) violations de l'arrêté du 12 décembre 2005 relatif aux équipements sous pression nucléaires.

dimanche 18 juillet 2010

Potager politique

Cultiver son jardin est aujourd’hui un acte politique, disait Pierre Rabhi en titre et en conclusion de son dernier post (lire). C’est effectivement un des sens que je mets dans ma petite « expérience » en cours. J’ai le sentiment de consacrer mon temps et mon énergie à une juste cause.

Au niveau concret, les résultats sont très encourageants. Ma cinquantaine de petits carrés ne représente que 8 m² et je suis assez impressionné de ce que la méthode permet de produire sur une si petite surface. Sans vouloir prétendre à une autonomie complète, nous n’en sommes pas loin. Nos légumes sont sur notre table quasiment à chaque repas.

Le plus difficile dans cette profusion concentrée est de maintenir chacun chez soi pour assurer une aération et une luminosité correctes. Cette saison est très ensoleillée et je ne suis pas sûr que tout se passerait aussi bien avec une longue période pluvieuse. L’avenir le dira.

J’entretiens tout ce petit monde à l’aide d’engrais organiques bio, de compost et de préparations maison à base de plantes. Je n’utilise un ou deux produits chimiques (autorisés en culture bio) qu’en tout dernier recours.

Tout cela me prends bien sûr pas mal de temps mais me procure aussi beaucoup de plaisir. Cultiver son jardin est un acte politique mais c’est aussi une source d’équilibre et de sérénité.

La galerie de photos a été mise à jour.

vendredi 9 juillet 2010

Petit plaisir

Ce soir, je me suis fait un grand petit plaisir : pour profiter plus longtemps de la douceur de cette soirée d'été, j’ai parsemé mon jardin de petites bougies. Un ver luisant m’a même fait l’honneur de participer à l’illumination. Quel bonheur !

Je sais la chance que j’ai de savoir m’accorder ce genre de choses et je rends grâce à ceux qui m’ont permis d’en jouir pleinement ou du moins intensément.

lundi 14 juin 2010

Potager en carrés

Lorsque nous avons emménagé, notre petit terrain de 300m² était entièrement engazonné ce qui nous a naturellement conduits vers l’aménagement d’un jardin d’agrément, ce dont nous avions envie de toute manière. Puis au bout de quelques années, nous avons tenté un mini potager (3 m²) entre quatre planches que nous avons continué à exploiter. En réfléchissant l’an dernier à ce que nous pouvions faire pour réduire notre emprunte écologique, je me suis dit que l’extension du potager était de nature à y participer. Plus facile à dire qu’à faire, faute de place exploitable. Fort à propos, un article sur le potager en carrés (!) est paru dans Les 4 saisons du jardin bio (n° 180, janvier/février 2010) téléchargeable pour 1 €. La méthode permet d’optimiser la production sur de très petites surfaces. Les parcelles de 40 x 40 cm sont cultivées selon des règles très précises de disposition, de quantité de plants, d’association et de rotation des cultures, de suivi attentif. Voila qui semblait constituer une solution intéressante.

Je me suis donc procuré le livre d’Anne-Marie Nageleisen, la rédactrice de l’article et j’ai retroussé mes manches. En cherchant bien, j’ai réussi à créer une cinquantaine de parcelles, ce qui est beaucoup pour commencer. L’article conseillait de s’en tenir à 2 planches de 9 parcelles pour se faire la main à la méthode. Cependant, je ne regrette nullement mon choix mais il est réservé à ceux qui, comme moi, disposent de beaucoup de temps. C’est actuellement, et de loin, mon activité principale. J’y trouve beaucoup d’intérêt et de plaisir d’autant que les premiers résultats sont extrêmement encourageants. Si bien que je rechigne vraiment à m’asseoir devant l’ordinateur entre le lever et le coucher du soleil !

Si vous êtes tentés ou si vous avez déjà adopté cette méthode, les échanges m’intéressent, aussi bien pour aider à démarrer que pour recevoir les conseils avisés des experts.

Pour vous faire une idée, voici l’adresse du site officiel et une galerie de mes photos personnelles de la saison en cours que j’essaierai de tenir à jour.


dimanche 14 février 2010

Solitude

Je reviens sur le long et lent processus qui fut mis en branle par cette réflexion d’un vieil ami sur son enfance (voir « Léon »).

Le premier sentiment a été une stupide culpabilité (pléonasme). Quel égoïste n’étais-je pas de n’avoir pas souffert d’être enfant unique ! Pas souffert, du moins me semblait-il, et c’est ainsi que s’est mis en route un mécanisme involontaire de vérification très étalé dans le temps, par petites bulles qui remontaient. Il m’est apparu progressivement que ma petite enfance - c’est à l’entrée à l’école que les choses se sont gâtées - avait été très heureuse, chose qui était loin d’être évidente auparavant. Je n’en ai que de très bons souvenirs.

J’ai vécu mes premières années dans un tout petit village. Ma mère en était l’unique institutrice. Notre chambre donnait directement sur la classe et c’est là que je terminais mes nuits et faisais mes siestes. Ma mère jetait un œil de temps en temps et cela n’a jamais posé de problème car j’étais un enfant très sage.

Je passais le reste du temps de l’autre côté de la rue, dans le café-épicerie du village. La Mère Fontaine qui tenait ce commerce me faisait office de nourrice. Je lui garde une grande tendresse et je lui ai longtemps après rendu visite de temps en temps. Elle était de celles qui m’ont fichu une paix royale. J’aimais cette ambiance calme - les clients étaient rares, regarder toutes ces marchandises disposées dans les casiers et surtout les bocaux de sucrerie sur le comptoir. Mais la gourmandise était surtout visuelle, c’est peut-être là qu’est né mon regard de photographe.

Je ne ressens aucune nostalgie à cette évocation mais, au contraire de la jubilation. Si j'ai si bien vécu tout cela, c’est sans doute que cela me correspondait. Je sens que l’appréciation, le plaisir de ce genre de choses sont intactes, les mêmes qu’il y a cinquante ans. Cela fait partie de ce qui ne vieillit pas.

mercredi 27 janvier 2010

Pierre Rabhi

Bien que totalement en accord avec le contenu du discours de Pierre Rabhi, j’ai un peu de mal avec son style que je trouve souvent un peu redondant et verbeux. Ce n’est pas le cas dans cet article paru hier sur son blog et qui m’a touché. Lire cet article.

Deux posts le même jour, c’est un événement ici !

On ne manque pas d’air Chez EDF !

Dans la série « Ils se paient notre tête sans le moindre scrupule », en voici une qui vaut son pesant de kw !

Les Amis de la Terre ont décerné le 24 novembre à Paris les prix Pinocchio du développement durable 2009, sur la base des votes des internautes.

Cette année, pour le « greenwashing », c’est EDF qui remporte le prix avec 42 % des votes de cette catégorie pour sa récente campagne de communication « Changer d’énergie ensemble » qui a coûté plus cher que les dépenses du groupe en recherche et développement dans les énergies renouvelables. Ces dernières ne représentent elles-mêmes qu’une part infime du chiffre d’affaires du groupe par rapport au nucléaire.

En lisant cette info chez Lung Ta Zen, j’ai éclaté de rire. On ne manque pas d’air Chez EDF !

Mieux vaut en rire, mais pas trop longtemps tout de même, car voila qui en dit long, une fois de plus, sur le niveau de mensonge dans la communication aujourd’hui. Cela commence à ressembler sérieusement à une tentative généralisée de lobotomisation des masses.

Heureusement qu’il y a Internet pour aider à décoder tout cela, à condition d’être vigilant sur les sources. On a vu le rôle qu’il a pu jouer dans « l’affaire » de la grippe A en faisant un flop de cette probable opération marketing. Il sera aussi certainement déterminant pour la suite, véhiculant la pression pour la création et le suivi de commissions d’enquêtes. Mais pour combien de temps ? Nul doute que tout sera fait pour enrayer la machine, comme on le tente actuellement en Italie. Mais il n’est pas sûr non plus que cela aboutisse, compte tenu de l’impuissance à éradiquer le pear to pear où il est pourtant question de gros sous. L’avenir nous le dira.

lundi 18 janvier 2010

Enquête européenne sur la "pandémie grippale"

Il semblerait que les pires doutes à propos de l’ « épidémie » de grippe soient en train de se confirmer. L’affaire pourrait bien se résumer à une vaste opération marketing orchestrée par l’OMS au profit des laboratoires. Dans quel monde vivons-nous !

Dans cette interview, Le Président de la commission santé du Conseil de l'Europe (lui-même médecin et épidémiologiste) porte de très graves accusations.

http://www.humanite.fr/2010-01-07_Societe_Grippe-A-L-implacable-requisitoire-du-depute-Wodarg

mardi 12 janvier 2010

Léon

A propos d’une photo de vieille école postée sur mon autre blog, quelqu’un m’a demandé si je ne ressentais pas un brin de nostalgie. Je lui ai fait cette réponse : « Nostalgie, un peu mais pas celle du travail, la page est tournée. Les vieux bâtiments de ce type me renvoient toujours à mon enfance.»

Cela m’a décidé à entamer une série sur un travail de réconciliation allant dans le sens du Je suis ce que je suis qui s’est fait sur plusieurs années et qui n’est bien sûr pas terminé. La rédaction de ces posts y participera sans doute. Dans l’esprit de départ de ce blog, cela peut m’aider à préciser les choses pour moi-même. D’autre part, je suis toujours intéressé de savoir comment « ça » se passe chez les autres ; je me dis que cela peut aussi être réciproque, voire provoquer des déclics.

En relisant la réponse faite au commentaire de ma photo, je m’aperçois qu’elle n’est pas tout à fait exacte. Je ne suis pas sûr qu’il y ait de la nostalgie mais plutôt une connexion positive à l’enfance. A creuser.

Je reviens maintenant au titre de ce post, Léon, celui qui prononça l’élément déclencheur.

Léon était le président du Club des aînés ruraux du village où j’ai passé l’essentiel de ma carrière. C’était un agriculteur retraité, ancien militant syndicaliste très actif de la Confédération paysanne. Très droit, engagé, chaleureux, dynamique, un tantinet grande gueule ; bref, un personnage et pour qui j’avais beaucoup d’affection.

Partisan du rapprochement des générations, il avait proposé un partenariat au directeur de l’école que j’étais sous la forme d’animations visant à faire découvrir aux enfants la vie d’autrefois.

Les échanges dans le cadre du travail et de la vie associative de la commune furent bientôt suivis de visites purement amicales. J’avais beaucoup de plaisir à écouter ce grand bavard généreux.

C’est ainsi qu’il me confia un jour avoir très mal vécu son statut de fils unique. Ce n’est que bien des mois après que j’ai pris conscience que, fils unique moi-même, j’avais vécu les choses de manière diamétralement opposée. C’est alors qu’un travail de réflexion s’est mis en route, contribuant à cette indispensable entrée en amitié avec moi-même. Pour cela, j’éprouve une grande gratitude pour ce vieil ami que le cancer nous a enlevé il y a quelques années.

samedi 9 janvier 2010

Déchets nucléaires

Le magazine a failli me tomber des mains lorsque j’ai lu cet article dans Que Choisir (n°477, janvier 2010, p4). On croit rêver. Entre les discours et la réalité, il y a une marge !

C'est un arrêté qui était passé inaperçu, remercions la Criirad (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité) de l'avoir dénoncé et attaqué devant le Conseil d'État, car il pourrait entraîner une augmentation sensible de notre exposition à la radioactivité. En mai dernier, le gouvernement a publié un arrêté autorisant l'ajout de substances radioactives dans les biens de consommation et les matériaux de construction. Depuis les craintes exprimées par Que Choisir sur la question en 2000, lorsque la directive Euratom était en cours de transposition (QCn° 371), on croyait pourtant le risque d'introduction de déchets nucléaires dans les produits grand public écarté. En 2002, en effet, le code de la santé publique a réaffirmé l'interdiction d'ajouter des substances radioactives ou des déchets provenant d'une activité nucléaire dans les aliments, biens de consommation et produits de construction. Mais l'arrêté de mai 2009 autorise des dérogations pouvant conduire à une dissémination de déchets radioactifs. Consultée sur ce texte, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a d'ailleurs émis un avis défavorable, rappelant que la loi du 28 juin 2006 sur la gestion des matières et déchets radioactifs «confirme l'absence de seuils de libération des radionucléides et interdit la dilution comme mécanisme d'élimination». Le gouvernement est passé outre. Si l'arrêté n'est pas annulé, vélos, meubles, vêtements pour adultes et voitures pourront bientôt contenir des métaux, plastiques, ciments issus du démantèlement d'installations nucléaires.