Présentation

L’idée de départ de ce blog est d’en faire surtout un outil personnel. Outil de progression serait présomptueux, du moins un outil de réflexion, de clarification ; probablement à partir de textes essayant de résumer ma façon de sentir les choses, humblement, simplement, le plus honnêtement possible ...
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mardi 2 décembre 2008

Et Dieu dans tout ça ?

La première fois que j’ai rencontré Arnaud, c’était en 1994 à Kagyu Ling, temple bouddhiste situé en Bourgogne. Il animait un séminaire de deux jours.

Ce que j’entendais me passionnait et me confortait dans l’idée que cet enseignement me correspondait parfaitement.

Pourtant, j’ai été pris d’un grand doute lorsque le dimanche après-midi toutes les questions ont concerné la religion, certaines étant même assez pointues au plan théologique.

Il faut dire que j’ai été élevé et exerçais dans un milieu très anticlérical. J’en gardais une grande méfiance à l’égard de l’Eglise sans pour autant considérer la foi comme une superstition puérile. Mais cet après-midi entièrement consacré à cette question était ressenti de manière négative. Cela ne me correspondait plus, je ne me sentais plus à ma place, j’étais vraiment désemparé.

A la sortie, j’étais là, dehors, avec mon malaise. Je regardais Arnaud discuter avec quelques personnes. L’idée m’est alors venue de ma payer l’audace de lui en parler directement. J’ai attendu le moment propice et lorsqu’il a été seul, je me suis lancé.

Je lui ai expliqué ce que je ressentais. Y avait-il une place pour moi sur cette voie ? Il m’a répondu pour l’essentiel : « Un bouddhiste bon teint vous dirait que c’est un avantage de ne pas croire en Dieu. Vous n’aurez au moins pas à démonter la fausse conception que vous pourriez vous en faire. Ce n’est donc pas un problème. Peut-être le rencontrez-vous en route. »

C’était il y a presque quinze ans et je n’ai toujours pas rencontré Dieu. J’ai vécu quelques « expériences » assez profondes au cours desquelles « je » n’existait plus, volatilisé. Mais aucun lien ne s’est établi. Je n’ai pas l’expérience de Dieu, je n’en ai pas l’intuition, et il ne me semble pas en avoir le manque. Je crois que je ressentirais une demande beaucoup plus intense, même s’il y a bien sûr un désir d’absolu. Je suis touché par l’architecture religieuse, je me sens bien dans l’atmosphère de recueillement qui se dégage de ces lieux mais ça s’arrête là. Cela ne me pose pas de problème dans ma pratique si ce n’est que je me sens nettement minoritaire dans la Sangha et il me semble que cela complique un peu mes rapports avec les autres membres car j’ai parfois l’impression de ne pas parler tout à fait le même langage. Je n’ai pourtant aucune arrière-pensée vis-à-vis des croyants ; je considère la foi comme une sensibilité différente de la mienne, une autre façon d’appréhender les choses. C’est surtout dans le but d’essayer d’éclaircir cet aspect des choses que je publie cet article.

Autant vous dire que je suis dans l’attente de vos commentaires.

47 commentaires:

Seb! a dit…

Tu fais l'expérience de Dieu tous les jours sans t'en rendre compte...
Tout dépend de ta vision de cette rencontre !
L'amour pour ton épouse, enfant et petits enfants en ai la manifestation le plus belle et la plus significative... ton amour du partage avec tes amis ou avec nous, simples connaissances blogosphèriques, ton amour pour les belles choses qu'offre dame nature via ton 3ème œil... Pourquoi rechercher quelque chose de plus mystique ou de plus complexe que cela... trop cérébrale Dom !!!
Il n'y a pas à chercher plus loin que l'amour que tu manifestes et que tu ressents ;-)

Dominique a dit…

Merci Seb de m’avoir donné ton sentiment.
Je ne remets en cause ni ma sensibilité, ni mon amour (ni rien d’autre d’ailleurs). Je ne cherche pas non plus quelque chose de plus mystique. Ce qui me pose problème, c’est mon malaise avec les croyants. J’aurais aimé savoir entre autre s’il est à sens unique. Est-ce seulement une question de mots ? J’espère vraiment pouvoir échanger sur ce point et je te remercie beaucoup d’avoir amorcé le dialogue.
Trop cérébral, dis-tu. Sans doute, c’est mon défaut (? Ou mon mode de fonctionnement ?) bien que j’essaie d’y être attentif. Mais mon malaise (à relativiser) n’a rien d’intellectuel. C’est le cœur qui s’exprime. Je ressens une séparation qui ne me paraît pas juste et que je souhaite dépasser.
N’hésite pas à réagir.

Anonyme a dit…

Dominique , je relève juste deux mots :
Quand tu dis : "je ressens une séparation" c'est ça la dualité. On pourrait dire que rencontrer Dieu, c'est ne jamais sentir de séparation avec quoique ce soit.
"Ne pas avoir le manque de Dieu" est plutôt une bonne chose, le but étant de ne pas avoir de manque du tout.
Tu sais ce n'est pas parce que beaucoup parlent de Dieu qu'ils en sont plus proches.
Etre soi même, vraiment, et au diable ce que pensent les autres...
Merci de ta sincèrité, aussi touchante que tes photos.

Seb! a dit…

Cette dualité dérangeante vient peut-être du fait d'un point de vue différent de ce qui est divin... chacun à sa perception du divin, ce qui explique entre autre qu'il n'y ai pas qu'une religion, ou qu'un courant philosophique... nous avons tous une approche et un ressenti différent de la vie, de la mort, de l'amour et du divin... me semble-t-il ;-)

Anonyme a dit…

Merci de ta sincérité , Dominique. Je suis très "mystique" , et dans mon blog j'exprime ce côté mystique au point d'essayer de m'en détacher. Il y a des parts de moi à purifier, et ce ne sont pas forcément les plus "éloignées de Dieu". Simplement , elles ne sont pas justes , elles prétendent voir quelque chose qui n'est que pressenti. Chacun son chemin , il n'y a pas à comparer; merci encore de ton témoignage. Sylvie

Mabes a dit…

Peut-être n'est-ce qu'un mot ?
En allant à l'abbaye d'en-calcat avec Alain et Corinne, j'ai pu aller voir ces sentiments négatifs que je partageais avec toi, ce fut très intéressant...

Anonyme a dit…

Dominique je me permets de donner ma perception.Je partage totalement ton ressenti.Quoique de culture catho, je suis profondément laïque et ma quête spirituelle se situe hors de toute " révélation". Je suis souvent gênée par les mots des croyants car ils ne résonnent pas en moi et je dois alors faire l'effort de voir les personnes par-delà leurs mots. A noter que le langage des " Amis d'Hauteville " est tout aussi vernaculaire...pour les non initiés !Je bute de la même manière quelquefois sur les mots utilisés par une amie bouddhiste ou une ami adepte de la Voie Directe d'Echkart Tolle. Donc, dépasser les mots, voir ce qui nous lie par delà les mots..ET aussi rester ce que l'on se ressent profondément.. dans une perspective non duelle.
Ceci dit, tu n'as toujours pas eu de réponse à ta question !
FrancineC

Dominique a dit…

Merci beaucoup pour vos avis. Voici ce qu’ils m’inspirent.
Yannick
D’accord sur tes deux premières remarques et tu confirmes ce qui me semblait : tous ceux qui parlent de Dieu n’en sont pas forcément très proches.
"Être soi-même, vraiment", ça c’est mon but et je compte bien sur ce blog pour m’y aider, par contre « ce que pensent les autres » n’était pas ma préoccupation en l’occurrence mais plutôt clarifier ce que je pense, moi, des autres.

Seb !
Tu confirmes donc « je considère la foi comme une sensibilité différente de la mienne, une autre façon d’appréhender les choses ».

Sevim
Comme tout le reste, le mysticisme peut être récupéré par le mental. On peut penser qu’il y a des façons de ne pas avoir la foi plus justes que certaines façons de l’avoir.

Mabes
Il me semble que c’est plus qu’une histoire de mots. Ce sont sans doute deux modes de ressentis différents qui utilisent aussi des mots différents. Cela m’intéresserais d’en savoir plus sur la façon dont tu as vécu tout cela à En Calcat. Pourrais-tu développer un peu ?

Francine
Je m’aperçois en te lisant qu’il m’est assez difficile de « voir les personnes par delà leurs mots ». A creuser, donc. Qu’entends-tu par « tu n'as toujours pas eu de réponse à ta question » ?

Cet échange me laisse à penser que mon impression qu’on ne parle pas le même langage se confirme. Nous exprimons avec des mots différents des ressentis différents de choses identiques. Il y a un effort de traduction à faire comme avec une langue étrangère mal maîtrisée et avec le même problème d’expressions intraduisibles.
Je viens de penser à un point dont je n’avais pas eu conscience jusque là. Il y aurait bien un peu un aspect revendicatif dans cet article, une volonté d’affirmer ce que je ressens comme ma différence. C’est peut-être ma difficulté à l’assumer face aux croyants qui crée aussi la gêne. Qu’en pensent ceux qui sont dans mon cas ?

Et vous, monsieur Brassens qu’en pensez-vous ?

« Mais, su'l'chemin du ciel, je n'ferai plus un pas
La foi viendra d'ell'-même ou ell' ne viendra pas

Je n'ai jamais tué, jamais violé non plus
Y a déjà quelque temps que je ne vole plus

Si l'Eternel existe, en fin de compte, il voit
Qu'je m'conduis guèr' plus mal que si j'avais la foi »

Anonyme a dit…

Dominique, quand tu as écrit : "il me semble que cela complique un peu mes rapports avec les autres membres car j’ai parfois l’impression de ne pas parler tout à fait le même langage. " j'ai interprété que tu souhaitais, à la fin, savoir si les autres ressentais la même chose vis à vis de toi ! En relisant tout ton témoignage, je découvre que tu ne t'interroges pas du tout là-dessus, mais que c'était moi qui projetais mon questionnement. Mille excuses et merci de m'avoir permis d'en prendre conscience !
FrancineC

philippe a dit…

Dominique,la loi de la différence est là.
En ce qui me concerne,de culture catholique,je n'ai subi un traumatisme durant mon éducation religieuse.Mais un moment donné de mon cheminement,j'étais mal à l'aise avec certains croyants.Ils ne voient pas plus loin que leur bout de nez.ce qui ont reçu reste lettre morte à des degrés différents.
J'ai des amis cathos et pas catho.
Ce qui compte comme le disait Arnaud,c'est l'attention,la vigilance,la garde du coeur et pas des dogmes et autres étiquettes.
comme le disait un St Iréné de Lyon:la gloire de Dieu,c'est l'homme vivant.
Le monde actuel est difficile,c'est un vaste sujet;et je pense qu'il y a autant d'individus que de religions.
Néanmoins,ce que j'ai reçu est précieux.

Dominique a dit…

Francine
Merci d'avoir précisé. C’est intéressant. Sans doute le faisons-nous toujours plus ou moins de nous projeter sur ce que disent les autres. Il doit y avoir assez souvent un bon décalage.

Philippe
Je ne remets pas en cause la culture religieuse. Sans doute est-ce une question de personne qui transmet et de type de sensibilité de celle qui reçoit qui fait que ça passe ou pas. J’ai oublié de préciser dans mon post que j’avais toujours adhéré au message du Christ. Comme tu le dis, chez certains, il y a contradiction entre leur comportement et ce message.
Merci d'être intervenu.

Mabes a dit…

Bonjour Dominique
tu exprimes là un "oubli" important !!
A En-Calcat, j'ai pu exploré mes ressentis par rapport au credo catholique et aux catholiques
j'ai pu voir vraiment comment l'objet de mon rejet était ce que je prenais pour l'exaltation de la crucifixion, et donc la violence faite au Christ, et donc mon intolérance à la souffrance...
Ensuite, j'ai découvert les textes des Psaumes (je n'ai aucune culture catho) et l'humanité de ceux qui crient vers Dieu, puis le Kyrie ( Mon Dieu ayez pitié de moi !), tout cela a réveillé le souvenir de bien des prières spontanées
et pour finir (j'y ai fait trois séjours) un dimanche ont resurgi mes ancêtres catho et ce qui avait dû être leurs propres souffrances...
Voilà beaucoup d'oublis et de refus qui vus m'ont pacifié... et qui m'ont permis de faire un pas de plus vers ma mère élevée contrairement à mon père dans une foi catho mal vécue...
Il me semble, mais cela n'engage que moi, qu'il est vraiment important d'aller voir ce que cachent nos ressentis négatifs...
Peut-être ce que tu exprimes est un besoin d'unité dans la sangha, dans le discours : qu'est-ce que le contraire réveille en toi ?
Pour ma part je suis aussi très attachée à la non-dualité et la transcendance du Dieu des Chrétiens me reste étrangère...
et pourtant je reconnais qu'y croire faciliterait pour moi l'abandon...la reddition... Je suis très reconnaissante aux amis chrétiens ou musulmans qui me montrent cela ! Pardon pour cette longueur, bonne journée Dominique !

Nadia B a dit…

Premièrement : quel sens met tu derrière le mot DIEU, Dominique ?
(c'est une question à laquelle je te demande une réponse)

La définition qui me parle le plus est celle de Yannick :
"On pourrait dire que rencontrer Dieu, c'est ne jamais sentir de séparation avec quoique ce soit."

Tu connais les livres d'images en 3D ? On s'applique à regarder différemment et soudain le relief apparait comme par magie : magnifique !
Dieu c'est pareil : quand on est vraiment UN avec la vie on Le voit partout, partout.
Il ne s'agit alors plus de "croire" quoi que ce soit mais de "vivre" cette rencontre.
Rencontre qui ne nous met pas sur un petit nuage mystique mais nous plonge dans la Vie - avec un V majuscule - et nous permet de ressentir l'Amour qu'Il est, dans notre coeur qui vivre alors de Joie.

martine a dit…

Bonjour Dominique. Je me rappelle avoir échangé longuement avec toi sur ce sujet là ; est ce nécessaire ? qu'avons nous à prouver ? à défendre ?
Rien !
Nous cheminons, tous, humblement et plus le temps passe, plus je me rends compte qu'il nous est difficile de mettre en mots nos ressentis, nos vibrations intérieures.
Est ce si important de nous débattre avec des mots, pour faire quoi, pour dire quoi ?
Le plus important pour moi aujourd'hui, est de vivre tranquillement ce qui m'anime, ne pas essayer de le partager à tout prix, je n'en éprouve plus le besoin, surtout lorsque j'entends des réticences, légitimes et entendables du reste. Ne rien imposer à l'autre, mais être là, tout doucement, tranquillement, fraternellement.
Alors Dominique, ce que tu exprimes aujourd'hui ne me dérange pas du tout, cela ne complique rien à nos échanges contrairement à ce que tu ressens.

J'aime beaucoup cependant le premier commentaire de Seb... il traduit parfaitement ce que j'aurais bien pu t'écrire aussi...
Arrête donc de te poser mille questions et vis la Vie, vis le hasard des évènements comme étant des rendez vous divins, clandestins pour toi encore, peut être !
Partout où il y a de la lumière, de la paix, de la joie, de l'amour et de la beauté, de la bonté, de la patience, de la bienveillance, de l'humilité, de la maîtrise de soi il y a l'Esprit de Dieu ! St Paul le disait dans ses lettres aux Galates...

Je t'embrasse affectueusement cher Dominique.
Excuse moi de ce passage tardif...

"je vous conseille de chercher Dieu au point exact où vous l'avez perdu"
Maître Eckhart

Dominique a dit…

Martine (Mabes)
Merci beaucoup, au contraire, d’avoir pris le temps de cette réponse qui me permet de creuser un peu.
Il est vrai que je ne suis pas très à l’aise non plus avec la crucifixion. Effectivement, cela me renvoie sans doute à mon rapport à la souffrance, surtout la souffrance physique que je redoute beaucoup plus que la souffrance morale que je sais peut-être mieux gérer.
Je suis tout à fait d’accord avec toi pour dire qu’il est important d'aller voir ce que cachent nos ressentis négatifs. Besoin d’unité avec la sangha, cela ne fait aucun doute. Par exemple, les pique-niques à Hauteville me mettent un peu mal à l'aise. Cela me renvoie à un aspect de ma personnalité pas toujours facile à gérer : la contradiction entre un goût certain pour la solitude et un sentiment d’isolement, presque de rejet, en groupe. Je viens à l’instant de prendre conscience avec un certain étonnement que je ne ressens cet isolement qu’en grand groupe. Même si le fait de n’être pas bavard ne facilite pas les choses, je peux sans trop de problème engager la conversation avec un ou des inconnus si le groupe est assez restreint. A creuser, merci me m’en avoir donné l’occasion. Si cela t’inspire d’autres questions, n’hésite pas. En espérant ne pas abuser, je suis demandeur.

Nadia
Merci pour cette intervention que, pour tout dire, j’espérais. Tout d’abord, inutile de me réclamer de réponse, le risque est assez faible que je manque l’occasion d’une question pour tenter d’approfondir. Comme je le disais à Martine, je suis demandeur.
Quel sens mets-je sur le mot Dieu. Après y avoir bien réfléchi, je pense que je n’y en mets aucun. Dans ma réponse à Francine, je disais : « Il y a un effort de traduction à faire comme avec une langue étrangère mal maîtrisée et avec le même problème d’expressions intraduisibles. » Je suis ici dans l’intraduisible. Je n’en ai aucune conception, il me semble que cela dépasse le concept de sens.
Ton expression « petit nuage mystique » me fait penser que je n’ai peut-être pas été aussi clair que je le croyais, donc je reprécise : je n’imagine pas les croyants sur un petit nuage ; je ne crois pas avoir de problème avec cela, je n’émets aucun jugement, aucun doute, aucune réserve sur la justesse de ce que vous vivez, je n’y vois qu’une simple différence.
Tu reprends la formulation de Yannick et cela me permet d’en saisir toute la portée. En êtes-vous vraiment là ??? Pour moi, ne jamais ressentir de séparation avec quoi que ce soit, c’est le but ultime. Merci de lever ce doute.

Yannick
La question ci-dessus t’est donc aussi destinée.

Bonne soirée à tous.

martine a dit…

"Jésus n’a jamais voulu éradiquer toute idée de religion mais il a simplement choisit des apôtres pour fonder une communauté de disciples capables de transmettre son enseignement.
Il relativise la religion extérieure (…) et montre que l’attitude religieuse, aussi utile et légitime qu’elle puisse être, n’est pas suffisante si elle n’est pas intérieure et vraie !
La parole de Jésus recentre sur l’essentiel !
Elle ne rend pas caduque l’existence de rituels, d’institutions et d’actes religieux collectifs, mais elle affirme qu’il ne s’agit là que de moyens et non de fins !!!!
Le message du Christ est un message religieux au sens le plus large du terme (relier l’humain et le divin) mais un message qui relativise la religion extérieure au profit d’une spiritualité intérieure(...)


(...) Adorer en esprit de vérité signifie, dans une pleine compréhension du message évangélique, que tout homme qui agit de manière vraie et aimante, est relié à Dieu.
Pour Jésus, Dieu est la source de toute bonté et la bonté n’a pas besoin de la connaissance religieuse pour jaillir dans le cœur de l’Etre humain et pour s’exprimer.

Nous faisons sans peine le constat en regardant les fidèles de toutes les religions, que la connaissance des Ecritures Saintes, le lien explicite avec Dieu, l’adoration religieuse, peuvent sans aucun doute aider le croyant mais qu’il ne constitue jamais la garantie d’une conduite bonne…
A l’inverse, l’absence de religion n’empêchera pas un homme d’être vrai, juste et bon.
Le salut est offert à tout homme de bonne volonté qui agit en Vérité selon sa propre conscience."

« L’esprit Saint, le Souffle divin, est envoyé aux Hommes par le Christ après sa mort. Il conduira les hommes jusqu’à la vérité toute entière (Jn 16, 13) une vérité qui les rendra libres » (Jn 8, 32)

Extraits du livre « le Christ philosophe » de Frédéric Lenoir chez Plon (le christianisme n’est pas seulement une religion)
Je te le conseille vivement Dominique...
Bisous à toi.

Nadia B a dit…

Domnique, tu as écris :
"Tu reprends la formulation de Yannick et cela me permet d’en saisir toute la portée. En êtes-vous vraiment là ??? Pour moi, ne jamais ressentir de séparation avec quoi que ce soit, c’est le but ultime. Merci de lever ce doute."

Non, Dominique, je ne suis pas toujours - en réponse à ton jamais - UN avec les situations, comme l'est un sage. Mais l'habileté consiste à être un avec cette séparation justement !
Exemple :
Si je me sens déçue (parce que je n'ai pas obtenu quelque chose que je convoitais, par exemple) je suis dans le mental qui créé un second, donc séparée. Or, les pensées liées à cette déception SONT ce qui est, et la sensation physique de déception EST ce qui est juste maintenant !
Quand j'accueille tout ça comme étant ce qui est je suis de nouveau non-séparée en étant séparée ! ça semble paradoxal mais ça marche ! Et c'est magique !

Donc je ne suis pas établie dans le oui du sage mais dans le oui à ce que je suis juste maintenant : et ce oui là c'est - incontestablement - un pas de plus vers le oui du sage.
Ma marche d'escalier à moi.
Alors que si je suis déçue et déçue d'être déçue (car je me compare au sage que je ne suis pas) le Chemin s'arrête.

C'est tellement important.

Saisis-tu la subtilité de cette pratique (qui rejoint à 100% le "Oui à ce qui est tel que c'est ici et maintenant d'Arnaud") Dominique ?

Voit-tu les choses ainsi Yannick ?
Et vous autres sympathiques blogueurs et blogeuses ?

martine a dit…

parfaitement en accord avec toi Nadia, complètement dans cet esprit.
La sagesse commence maintenant, là où nous sommes, avec ce que nous sommes, dans l'acceptation de ce qui est et l'abandon à ce qui arrive...
Soyez en paix amigos !
bisous à toi Nadia.

Dominique a dit…

Martine C (1)
Merci d’avoir une fois de plus pris le temps de me répondre. Effectivement, nous avons déjà échangé sur cette question. Est-ce nécessaire, me demandes-tu. Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est que ma vérité du moment est que j’en ressens la nécessité. Qu’avons-nous à prouver, à défendre ? Strictement rien, nous sommes d’accord. Ce n’était absolument pas l’objet de cet article. Ma « position » me paraissant assez différente de ce que je vois ailleurs, il m’a semblé intéressant de la partager. D’autant plus que cette différence ME pose un PETIT problème que je souhaitais dépasser et que je pouvais profiter de cette occasion. Tu sembles penser que je ferais mieux de rester avec et de ne plus m’en préoccuper. Tu me dis que je me pose trop de questions et tu n’es pas la première. De mon côté, il me semble que c’est par la compréhension qui débouche de ce questionnement que je progresse. Mais si tu as raison, j’ai tort ; je tourne en rond sans en être conscient, il faut alors que je reprenne tout à la base. Pourquoi pas. J’ai vraiment besoin de tirer cela au clair.

Nadia
Je saisis d’autant mieux la subtilité de cette pratique que c’est la mienne !!! Oui, ça marche, je peux en témoigner aussi.

Martine C (2)
Nous sommes tous d’accord sur ce point et c’est bien là, et de très loin, l’essentiel, contrairement à ce que pourraient faire supposer les nombreuses lignes écrites ci-dessus ! Elles ne concernent qu’un point de détail qui ne ME paraît pourtant pas sans intérêt. Encore que la fin de ma réponse (1) ne relève pas du détail.
Vive la sangha !

Dominique a dit…

Martine
Je croule sous l'avalanche et en plus les messages me parviennent dans le désordre, si bien que j'avais raté un épisode. Merci pour tes extraits, ils me vont bien. Comme je l'ai précisé dans mon mot à Philippe, j'ai toujours adhéré au message du Christ.

martine a dit…

« Il arrive que la foi voyage incognito. »
Kierkegaard

Ben voilà ! Super post, super demande formulée sûrement pas par hasard !
alors, puisque tu adhères au message du Christ, peut être que tu pourrais t'y pencher à coeur ouvert et à tête reposée...
hi hi hi
Ainsi, je suis certaine que tu obtiendras qq réponses...
Dieu donne à l’homme Ses trésors, pourvu qu’il Les cherche...

« cherchez d’abord le royaume de Dieu et Sa justice, et tout vous sera donné par surcroît. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain : demain s’inquiétera de lui même. A chaque jour suffit sa peine »
Mt 6, 34

Grand plaisir à échanger avec toi. Je t'embrasse et te souhaite une douce soirée, près des tiens chers.

Dominique a dit…

En espérant ne pas être trop "lourd" : tu n'as pas réagi à ma réponse (1).

martine a dit…

Tu veux que je réagisse à ta réplique 1, alors, je vais réagir ; j'aime bien ça, alors que je travaille précisément sur la non réaction justement.... toi alors !

Tu as raison, grandement raison de dire que si ta vérité du moment est la nécessité de te poser toutes ces questions, pourquoi refouler cela !
Cependant, tu dis que c'est par la compréhension que tu vas progresser... moi je diras plutôt que c'est par l'aspiration (ce cri du coeur qui monte, qui cherche l'intimité avec le divin) que tu vas trouver et non par tout ce que l'on va te dire ; nos dires vont te tourner la tête, vont te faire réfléchir et encore penser....

L'aspiration, elle, ne peut t'apporter que la paix, la joie, l'amour etc etc... la paix qui pénètre la vie intérieure et la joie qui iradie dans la vie extérieure.

Si cette différence de ressenti te pose un petit problème, c'est que tu n'as pas trouvé ta place, celle où tu es peinard, tranquille, avec ce qui t'anime et peu importe quoi d'ailleurs... alors oui, c'est sûrement le moment de te pauser et de te laisser toucher par ce qui dépasse, dans l'abandon et l'acceptation que les difficultés et les "inexplicables" sont des bénédictions sur le chemin...

Alors, ainsi soit Il !

Je n'ai pas la prétention de dire que j'ai raison et que tu as tort. Je n'en sais rien. Ce que je sais c'est que je me laisse guider, je me laisse prendre la main, le coeur ouvert à ce qui me vient et à ce que j'ai envie de te dire. Ma tête n'y est pour rien et j'en suis plutôt heureuse...

Je te remercie Dominique de me laisser te parler ainsi. C'est peut être moi qui suis "lourde" !!!!

« Que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse mais la Tienne » Lc 22,42

Bisous

Anonyme a dit…

Super Martine !
Entièrement d'accord quand tu écris :
"tu dis que c'est par la compréhension que tu vas progresser... moi je diras plutôt que c'est par l'aspiration (ce cri du coeur qui monte, qui cherche l'intimité avec le divin) que tu vas trouver et non par tout ce que l'on va te dire ; nos dires vont te tourner la tête, vont te faire réfléchir et encore penser..."

En fait ça revient à : "La vie, sans Moi". La tête lâche au profit du ressenti qui se situe bien au delà des mots.
Le ressenti seul (de déception comme dans l'exemple cité plus haut) n'est pas un problème à résoudre : c'est une portion de vie à vivre.

Dominique, si ta pratique est celle que je décris alors où est le questionnement ? Où est le problème ?
Car pour moi - dans cette pratique même - il n'y en a plus !
Les problèmes ressurgissant éventuellement - et de moins en moins souvent ! - si je ne pratique plus, ou mal...

Nadia et Nao = la même personne !!

Dominique a dit…

Martine
A vouloir expliquer ma « position », j’insiste peut-être trop sur ma part intellectuelle qui n’est sans doute pas aussi envahissante que vous semblez le penser. Lorsque je dis que c'est par la compréhension que je progresse, je devrais dire, c’est aussi (surtout ?) par la compréhension que je crois progresser mais pas seulement, loin de là. Par contre, s’il y a une aspiration à la paix, il serait très excessif de parler de cri du cœur. Peinard, c’est tout de même ce qui domine. A savoir maintenant si ce sont les cogitations qui m’empêchent d’y être complètement... Merci et n’hésite pas à être lourde.

Nadia-Nao
En fait, ce que j’ai répondu à Martine s’adresse à toi aussi. Quand tu dis « Le ressenti seul (de déception comme dans l'exemple cité plus haut) n'est pas un problème à résoudre : c'est une portion de vie à vivre.», je suis totalement d’accord. Sauf que, PARFOIS, je creuse pour essayer de comprendre en espérant dépasser.

Bises à vous deux.

martine a dit…

Dominique, lorsque je parle de cri du coeur, j'ai bien mesuré la puissance de mes mots.
Ce n'est pas excessif du tout pour moi, car réaliser Dieu, avoir une pleine relation, quotidienne, soutenue près de Lui, ne peut se faire sans passion et sans conviction.
Cette aspiration là me procure bcp de joie, de paix intérieure certes, mais de joie avant tout.
Un peu comme une faim intérieure qui ne me laisse pas en paix justement... paradoxal non ?
La vie spirituelle n'est pas choisie par frustration ou par désespoir de quoi que ce soit, mais par un vrai appel lumineux, positif, satisfaisant, insondable.
Voilà ce que je mets derrière le mot aspiration, ce cri du coeur !

Bon j'arrête...
et je t'embrasse bien fort.

Paix à toi et pour toi encore :
"Faites le premier pas sur le chemin de la foi ; vous n'avez pas à le parcourir entièrement, jsute à faire le premier pas"
Martin Luther King

Dominique a dit…

Je n'ai absolument rien vu d'excessif dans l'expression "cri du cœur" !!!! Je peux même t'affirmer que je comprends parfaitement ce que tu mets dedans (cela peut paraître paradoxal aussi). Je dis simplement que ce n'est pas mon cas. Je commence à me demander si maintenant ce n'est pas toi qui essaie de te justifier !("La vie spirituelle n'est pas choisie par frustration ou par désespoir de quoi que ce soi")alors que je ne mets absolument rien en doute. Crois-tu qu'il y ait des arrières-pensées dans ce que j'exprime ?

martine a dit…

non Dominique, je ne ressens aucune arrière pensées dans tes dires, rassure toi.
quant à moi, je suis presque sûre (pouvons nous l'être à 100 % ?) que je ne me justifie de rien.
J'ai simplement cru bon d'étayer un peu mon développé et mon ressenti mais je me rends compte que tu vas chercher encore autre chose... grrrrrrrr ! sourires

Douce nuit à toi.
(dis donc, on ne s'ennuie pas chez toi ! rires)

Dominique a dit…

C'est bon, je ne trouve plus rien à redire! ;-)
Bonne journée.

martine a dit…

:-)))
(pourtant je suis sûre qu'en cherchant, tu trouverais bien ! )

je t'embrasse.

Anonyme a dit…

Entièrement d'accord avec Nadia.
Une fois que l'on a compris, on marche.

martine a dit…

Marcher, nous n'avons aucun autre choix !
Avoir compris est une bien grande prétention
"en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec charité"
Ep 4,2

Anonyme a dit…

Nadia-Nao dit :

J'entends le "Une fois qu'on a compris" de Yannick non pas dans le sens "On a tout compris" mais bien "Une fois qu'on a compris comment pratiquer".
N'est-ce pas Yannick ?

martine a dit…

oui Nadia, tu as sûrement raison.
je t'embrasse bien fort et bonne journée à toi. A bientôt.

Dominique a dit…

Même quand je suis absent, la discussion continue ! N'hésitez pas à poursuivre, faites comme chez vous ;-)
Pour ma part, je vais laisser infuser tout ça et en silence, c'est promis. Bon, ensuite, il y aura bien deux ou trois petites questions qui remonteront... re ;-)

Nadia B a dit…

Je t'embrasse aussi très fort Martine !

A bientôt pour d'autres "sujets" Dominique.

fishfish a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
fishfish a dit…

Tout est Dieu.

Dominique a dit…

Seulement des mots, pour moi.

martine a dit…

Fish, à ta question "De qui vous parlez ? " que tu as supprimée, il n'est pas difficile de lire que l'on parle de Dieu !
Tu as raison : Tout est Dieu... et, nous, Etres humains, nous n'avons aucun mot pour écrire et décrire qui Il est ; réalisons enfin notre "petitesse"...

Dominique, oui ce ne sont rien que des mots et voilà pourquoi, dans mon premier commentaire j'écrivais : Est ce si important de nous débattre avec des mots, pour faire quoi, pour dire quoi ?

A la grâce de Dieu, pour nous tous.
bonne journée.

fishfish a dit…

D'accord et aussi rien est Dieu.

fishfish a dit…

Pourquoi ne pas remplacer un mot par un autre équivalent: comme Energie ou Amour.

Les élucubrations d'un vieux rouge a dit…

Mon éducation religieuse s'est arrêtée à 12 ans et je n'ai jamais rencontré dieu.
Contrairement à toi, les lieux de culte (chrétiens , je connais mal les autres) m'indisposent, le coté morbide, l'adoration d'un supplicié me gène. Il faudra que je visite des mosquées ou des temples pour faire une comparaison.

Gr

Anonyme a dit…

Pas assez de temps aujourd'hui pour tout lire . Juste envie de dire : Dieu c'est , pour moi , seulement être convaincu , paisiblement , que tout est à sa place dans ce monde.
André

Madeleine a dit…

Eternel débat que celui du Dieu des philosophes, du Dieu des croyants ...
En ce qui me concerne, le poids de la tradition religieuse en tant que moteur de résistance me conduit à distinguer la dogmatique religieuse (des mythes qui sont devenus des croyances, la théologie qui a étouffé Dieu, les relents pestilentiels de cette morale religieuse qui a détrôné les valeurs de la vie ..) et la quête spirituelle de l'autre.
Un esprit profondément religieux vit dans le sentiment de la présence du Sacré. Il n'a besoin ni du recours à la croyance, ni du recours à l'expérience mystique.

Ce qui fait sens pour moi, c'est que l'amour est une foi et la foi une voix d'amour, c'est ressentir une présence indéfectible, la source première de mon être naturel, de ma "divine soif".

Merci Dominique pour ce sujet de réflexion et à tous les commentateurs de s'être livrés de tout leur coeur.

martine a dit…

"L'homme a l'apparence de la piété mais il renie ce qui en fait la force" ...
"Le Christianisme n'est pas une étiquette, quelques leçons de morale, des paroles de réconfort pour les faibles, mais une puissance de vie et de délivrance." 2 Timothée 3.5

Dominique a dit…

Madeleine
Merci d'avoir apporté ta contribution à ces échanges. Chacun a ses mots.

Martine
Ce post poursuit son chemin sur le net et dans mon esprit et tu y contribues grandement.