Extrait de mes notes prises à Hauteville en septembre :
J'ai toujours été admiratif de l’œuvre d'Arnaud mais en montant vers sa tombe, le sentiment d'immense gratitude ressenti depuis le début de la semaine s'est intensifié. Ce qui s'opère ici dans La France d'aujourd'hui est absolument incroyable, miraculeux. Quel cadeau fabuleux ! Je le reçois avec le sentiment d'être totalement comblé.
Au cours de cette montée, j'ai eu le désir d'en rapporter un « souvenir », ne serait-ce qu'une aiguille de pin. Il y en avait près de la tombe et quelques-unes dessus dont une bien au milieu, sans doute au niveau de la poitrine. C'est celle que j'ai gardé précieusement.
En repartant, alors que j'étais toujours dans un sentiment de gratitude de plus en plus fort, il m'est revenu à l'esprit que lorsque je lui disais : « Merci Arnaud, merci du fond du cœur », il me répondait : « Ne me remerciez pas, je n'y suis pour rien ». J'ai senti alors que je lui devais d'essayer de passer de « Arnaud a réalisé ici quelque chose de prodigieux » à « Il s'est produit ici quelque chose de prodigieux au travers d'Arnaud » et que ce ne soit pas que des mots.
Un peu plus loin, baignant toujours dans le même état, le sentiment d'être comblé m'est revenu. Tout de suite, j'ai pensé : « Je ne suis plus un puits sans fond. » et j'ai pleuré de joie, de reconnaissance. J'ai alors été envahi par un sentiment d'amour infini. Peut-être n'est-ce pas tout à fait cela mais je n'ai en tout cas aucune hésitation pour qualifier cet état qui a duré longtemps et qui est toujours là en fond. Quelle n'a pas été ma surprise de constater que la méditation du soir a pris tout de suite et pour toute sa durée une tournure extatique dont je ne pourrais dire qu'une chose : Ah ! La vache !!!
Qu'en restera-t-il ? Je n'en sais rien mais je ne pense pas pouvoir en sortir totalement indemne.