Présentation

L’idée de départ de ce blog est d’en faire surtout un outil personnel. Outil de progression serait présomptueux, du moins un outil de réflexion, de clarification ; probablement à partir de textes essayant de résumer ma façon de sentir les choses, humblement, simplement, le plus honnêtement possible ...
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vendredi 29 mai 2009

Coupe-circuit

Je reviens au thème de l’émotion pour rebondir sur les commentaires au précédent post et préciser à partir d’un exemple concret récent.

Hier, je sortais une bouteille de jus de fruit du réfrigérateur lorsque ma main a heurté la porte. Ce petit choc a suffi à me faire lâcher prise et la bouteille de verre encore à moitié pleine a éclaté sur le pavé.

J’ai perçu instantanément comme un coupe-circuit, une pensée fulgurante, trop rapide pour être verbalisée qui pourrait être du type « L’émotion est inutile, cela ne sert à rien de se mettre en colère. » et il n’y a pas eu la moindre émotion. J’ai simplement réparé les dégâts tranquillement.

Tout en nettoyant, j’ai essayé de regarder attentivement s’il pouvait y avoir de la répression là-dedans, en ressentant aussi finement qu’il m’était possible. Il ne me semble vraiment pas. Cela dit, mes connaissances en psychologie sont limitées et il se peut que le mécanisme soit totalement inconscient. Mais je crois aussi, comme je le disais la dernière fois, que cela laisserait des traces que je ne perçois pas. Un avis compétent en la matière m’intéresserait.

Je pense en tout cas que j’ai été plus disponible pour réfléchir à la meilleure façon d’éponger sans en rajouter en me coupant. De plus, l’émotion est toujours gourmande en énergie, pourquoi se priver de l’éviter quand c’est possible ? Cela ne me semble pas remettre en cause l’accueil qu’on doit lui réserver pour la vivre pleinement lorsqu’elle est là.

jeudi 14 mai 2009

Dédoublement

J'ai récemment ressenti quelque chose d'un peu curieux.

Je me suis retrouvé assez fortement contrarié pour une raison tout à fait futile. Je ne sais pas si c'est cette futilité qui a fait la différence mais toujours est-il que je me suis tout à coup senti simultanément totalement contrarié et totalement observateur de cette contrariété.
Même si je suis assez habité à prendre de la distance avec mes émotions et à les laisser se dégonfler toutes seules, cela me demande toujours un peu d'effort de lâcher-prise, d'allers-retours entre l'émotion et l'essai de détente, sans être totalement ni dans l'un ni dans l'autre.
Là, aucun effort ; totalement dans la contrariété, totalement dans l'observation amusée. Étonnant. Inutile de préciser que l'émotion est très vite retombée complètement.

Quand je me suis posé la question d'en parler ici, j'y ai d'abord renoncé, pensant que cette expérience n'intéressait que moi. Mais depuis, j'y ai fait plusieurs fois référence à l'occasion de débuts d'émotions qui ont été ainsi court-circuitées. Alors, après tout, je me dis que ma petite histoire peut éventuellement être utile aussi à d'autres, pour peu qu'elle leur revienne à l'esprit au moment opportun.