Présentation

L’idée de départ de ce blog est d’en faire surtout un outil personnel. Outil de progression serait présomptueux, du moins un outil de réflexion, de clarification ; probablement à partir de textes essayant de résumer ma façon de sentir les choses, humblement, simplement, le plus honnêtement possible ...
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mercredi 22 octobre 2008

Pensée et émotion

Si vous êtes en proie à l'émotion, vous pouvez rationaliser, avancer tel ou tel argument, etc., mais tout sera faux.

Swâmi Prajnânpad


Voila un point qui me paraît à la fois crucial et accessible, utile, même à qui ne serait pas attiré par un quelconque engagement spirituel.

Ce qu’on pense en état d’émotion - qu’elle soit négative ou positive - est faux.

Il faut d’abord en accepter l’idée, puis la vérifier, ce qui est assez facile. Il suffit d’être un peu attentif aux pensées qui nous envahissent l’esprit au moment d’une émotion et de regarder ce qu’il en reste une fois l’agitation complètement retombée. Pas besoin d’un très grand effort d’objectivité pour admettre qu’il ne reste à peu près rien des pensées négatives - ou euphoriques.

Qui plus est, non contentes d’être fausses, ces pensées augmentent et entretiennent l’émotion. Il y a donc beaucoup d’intérêt à arriver à s’en distancier.

Une fois l’idée admise, la difficulté est d’arriver à s’y reconnecter au cœur de l’émotion. C’est une remise cause de notre fonctionnement habituel, donc tout s’y oppose. C’est bien sûr extrêmement difficile au début pour les grosses émotions. Il faut s’exercer sur les petites. Un simple agacement est une émotion au même titre que les grandes tragédies. La seule différence se situe au niveau de l’intensité.

Au fur et à mesure qu’on progresse, on se rend assez vite compte qu’il y a une très grande différence entre l’émotion vécue dans une totale identification et celle avec laquelle on a réussi à mettre de la distance. C’est un point de départ vers le lâcher prise.

26 commentaires:

Nadia B a dit…

Tout d'abord un grand bonjour à toi dont j'ai eu le plaisir de faire la connaissance à La Bertais.

Ce blog est maintenant dans mes favoris et j'y jette un coup d'oeil quasi quotidien avec grand plaisir.

Puisque tu nous invites à "discuter" avec toi - voir à te pousser dans tes retranchements - je me lance :
La dernière partie du petit paragraphe de cet article me fait tiquer. Les termes "mettre de la distance" me semblent dangereux. A mon sens c'est ce qu'essayent de faire la plupart des gens et ça les coupent de leur ressentis.

Ma pratique a fait un véritable bond en avant quand j'ai enfin compris qu'embrasser l'émotion était bien plus productif : comprenons-nous bien : pas "s'identifier" à elle mais la "vivre" vraiment.
Si l'émotion est là je lui dis : OUI ! Je lui dis oui de tout mon coeur, je la sens, la goûte, la regarde dans les yeux, l'embrasse (sans identification donc sans débordements "extérieur") et... le miracle peut alors se produire : elle joue son petit jeu, puis elle meurt !
Comme le crapaud dans les contes de fée qui deviennent princes quand on ose les embrasser malgré leur aspect répugnants.
Le lâcher-prise n'arrive pas en mettant de la distance entre MOI (qui reste alors intact ! = ruse de l'égo pour s'en tirer encore une fois !) mais en laissant toute la place à l'émotion SANS MOI (sans moi pour dire : il ne devrait pas y avoir émotion !).
Cela te parle-t-il Dominique ?

Nadia B a dit…

Euh... Comment fait-on pour corriger les fautes d'orthographe une fois que le commentaire est envoyé ?
(J'en vois au moins 8 !)

Dominique a dit…

Bienvenue ici Nadia et merci beaucoup pour ta contribution qui m’oblige à préciser ma pensée. C’est effectivement ce que je demande.
Je suis d’accord avec ce que tu dis, du moins il me semble. Il faut peut-être y regarder de plus près.
Dans ma pratique, je distingue franchement - c’est peut-être une mauvaise compréhension - l’émotion et les pensées qui l’accompagnent. Il me semble que je ne peux commencer à vivre l’émotion comme tu le décris qu’une fois que je suis passé par cette étape de distanciation avec les pensées, travail que je suis amené à reprendre en cours de route, à chaque fois qu’elles reprennent le dessus.
Curieusement - et je ne sais pas pourquoi - j’ai écrit cet article comme si je m’adressais à quelqu’un qui ne connaissait pas l’enseignement. J’en ai pris conscience en cours de rédaction et comme c’était venu tout seul, je me suis laissé continuer dans ce sens. C’est peut-être pour cela que je ne m’en suis tenu qu’au thème des pensées qui a dû me paraître plus simple à aborder sous cet angle.
N’hésite pas à me reprendre si cette réponse ne te satisfait pas.
Pour ce qui est de la question de l’orthographe, aucune importance. Malheureusement, blogspot ne permet pas de reprendre les commentaires une fois qu’ils ont été envoyés.

Nadia B a dit…

Oui Dominique, je suis d'accord avec toi : mettre de la distance avec les pensées (voir que "ça pense", puisque effectivement "ça pense" !), ne pas les alimenter, et vivre l'émotion qui est là - quand elle est là - tout simplement.
Je suis entièrement d'accord avec ta reformulation.
(Quant aux fautes qui se glissent ici ou là : c'est ok aussi.)

Dominique a dit…

Alors, au plaisir de notre prochain échange.

Anonyme a dit…

D'accord avec Nadia. Passer de l'émotion réaction à l'émotion vécue ressentie. Quand il y a ressenti il n'y a plus de pensées est-il dit sur un blog, c'est forcément vrai. C'est par la présence à soi même que l'on peut vivre l'émotion ainsi, ce qui permet d'être aussi présent aux pensées quand elles passent...

Dominique a dit…

Nous avions fini par tomber d'accord avec Nadia mais tu penses que je devrais me plonger plus directement dans l'émotion ?

martine a dit…

Bonjour Nadia, Bonjour Dominique

Je suis en totale harmonie avec les dires de Nadia, et j'aime beaucoup sa phrase (pour l'expérimenter de plus en plus et à ma plus grande joie):
"si l'émotion est là je lui dis : OUI ! Je lui dis oui de tout mon coeur, je la sens, la goûte, la regarde dans les yeux, l'embrasse (sans identification donc sans débordements "extérieur") et... le miracle peut alors se produire : elle joue son petit jeu, puis elle meurt !"
Oui, elle joue son petit jeu, puis elle meurt.
Et c'est ça qui est magique ; arriver à lâcher prise lorsque l'émotion nous transporte alors que les pensées commencent à nous embarquer.
Faire UN aussi avec les pensées mais ne leur donner aucune prise, puisqu'éphèmères !
Cependant, l'émotion est bien vivante, l'accepter et la regarder de plus près, en tout cas savoir pourquoi elle est venue....
Oui Dominique, rentre dans tes émotions et laisse aller.....

Nadia, enchantée de te connaître et à bientôt sûrement. J'aimerais parler de ton boulot, je suis entrain de préparer une passerelle...

Merci Dominique et très heureux we à toi avec tes enfants. Profitez en bien, soyez heureux.
A bientôt.

Nadia B a dit…

Bonjour Martine,

Tu insinues que nous nous sommes rencontrées à La Bertais ?
Je cherche dans ma mémoire mais je n'arrive pas à remettre un visage sur ton prénom... Excuse-moi. La photo de la goutte d'eau est vraiment magnifique mais ça ne m'aide pas... Ceci dit ça va peut-être me revenir dès que j'aurais posté ce message car je continue de chercher dans mon petit cerveau-lent.

Parler de mon travail à l'hôpital ? Si tu veux, pas de problème.
Qu'entends tu par "passerelle" ?

Que de questions. Mais comme c'est intéressant de partager ainsi l'expérience de notre pratique pour s'entraider les uns les autres !
J'apprécie beaucoup.
Merci à Dominique de nous en donner - ici encore - l'occasion.

martine a dit…

Bonjour Nadia
Ne cherche pas, ne te tracasse pas, nous ne nous sommes jamais rencontrées, nous ne nous connaissons pas.
Tu as mon adresse mail sur ma fiche et effectivement, je te parlerai de ce qu'est la passerelle...
Bises et un grand merci effectivement à Dominique.

Nadia B a dit…

Ok Martine. Donc ce n'est pas ma mémoire qui me joue des tours.

En tout cas je suis enchantée de faire de nouvelles connaissances ici, grâce à Dominique.

Avec vous tous par la pratique et le coeur.

Christian a dit…

Bonjour Dominique,
bonjour Nadia, Yannick, Martine,

Alors moi j'ai attendu ton retour pour faire un commentaire :) !

Dans ma pratique je distingue trois aspects : PENSER - RESSENTIR - AGIR. Ce sont pour moi les trois voies de la connaissance. Et veiller à un juste équilibre entre elles permet déjà d’éviter certaines impasses. Après il reste le piège de s’identifier à l’une ou à l’autre, ou aux trois (!), et ça c’est une autre affaire…

Mais je réagis à ton idée d’une pensée fausse ou vraie, ou faussée par l’émotion, et ce que tu appelles l’objectivité. Quand on observe précisément comment s’organise le système neurologique de l’être humain et le fonctionnement des sens, on comprend bien vite que l’objectivité n’existe pas. Personne n’accède directement à la réalité, nous accédons seulement à une représentation de la réalité que nous nous construisons au fil de nos expériences de la vie au travers de nos filtres. Et l’on peut dire sans exagérer que la réalité ne pose pas de problème : elle EST tout simplement. Ce qui nous pose problème ce sont nos représentations de la réalité.

Alors le lâcher-prise pour moi se situe premièrement dans l’acceptation de cette incontournable subjectivité. La Vérité nous dépasse tous, personne ne peut la connaître. En attendant je vis avec ma « vérité », celle de mes pensées, de mes ressentis et de mes actions. Comprendre et accepter cela me permet d’aller à la rencontre des autres avec une grande ouverture, une « curiosité » positive, un « cœur » disponible.

Voilà, j’attends tes réactions… et celle des autres dont j’ai le plaisir de faire la connaissance ici. Merci.

Nadia B a dit…

Christian, Pour moi c'est OK à cent pour cent pour tout ce que tu as écrit.
Chaleureusement avec toi.

Dominique a dit…

Christian
Mon post n'allait pas plus loin que la simple mise en doute de nos pensées. Même si ce n'est que le B.A.-Ba de la pratique, je me disais que ce n'était déjà pas si mal par rapport au fonctionnement de tout un chacun.
Je suis d'accord avec ce que tu dis de l'objectivité et de l'accès à la réalité. Il nous appartient tout de même aussi de tenter de réduire le nombre et la puissance de nos filtres.

Christian a dit…

Hello Dominique,
Tu nous invites à te pousser plus loin ! alors je pousse :)
A toi de nous écrire un nouveau texte... par exemple sur comment réduire nos filtres intérieurs pour augmenter nos filtres à pollution et contribuer à préserver notre belle planète !!!

Merci Nadia pour ton "chaleureusement" que j'accueille avec bonheur.

Dominique a dit…

Vaste programme que cette proposition, Christian ! Il risque d'y avoir un peu de délai pour la livraison !
En attendant mieux : tourner notre regard vers l'intérieur aussi souvent que possible. Plus on a conscience de ces filtres et plus on les observe, plus on les use, non ?

Anonyme a dit…

Passionnant débat dans lequel il m'est difficile de rentrer car je m'occupe de bien d'autres choses et manque de temps pour faire le point sur mon point de vue et plus encore dialoguer avec d'autres avis. Mais voici une petite synthèse de ma conception. Le ressenti permet de se connecter à son âme et par là même à la vérité qu'est la véritable réalité. Les pensées pour l'essentiel nous polluent et les émotions nous perturbent, mais la meilleure façon de vivre est sans doute d'harmoniser au mieux les pensées et les émotions en les acceptant et en les laissant nous traverser sans les retenir, sans nous laisser souffrir par elles. Et plus généralement, il me semble vital pour faire notre chemin et assumer au mieux notre mission individuelle et collective sur terre, de reconnecter à notre coeur (=notre âme)et nous laisser guider par elle dans toutes nos rencontres et actions.
Merci Dominique de m'avoir donné l'occasion d'exprimer cela et de le livrer à ceux qui le liront.
Fraternellement

Nicolas a dit…

Bonjour, je ne sais pas si ce blog est toujours actif mais j'essaye.
J'entame cette expérience du lacher prise et je m'interroge sur différentes choses (qui doivent m'inquieter) : Quand Nadia dit : "Si l'émotion est là je lui dis : OUI ! Je lui dis oui de tout mon coeur, je la sens, la goûte,...." : est-ce que vous la ressentez et la vivez, donc l'exprimez ? derrière vous dites ne pas vous identifier à elle... j'ai du mal à comprendre.
J'ai fais un temps un travail d'expression de mes émotions qui m'a aidé et libéré (j'etais assez coupé de mes émotions) mais j'ai l'impression de ne pas en voir la fin. Votre technique m'attire, je m'y entraine, au dela de certaines difficultés d'identifier mes pensées, je me demande si ca m'aidera vraiment à aller mieux dans toute situation : on dit aussi que tout ce qui ne s'exprime pas s'imprime / ou reste imprimé. Et dans votre technique, j'ai l'impression qu'on apprend à gérer ses émotions, son émotivité mais pas à s'en libérer ???
Bien à vous

Dominique a dit…

Bonsoir Nicolas.
Ressentir l’émotion, la vivre, n’implique pas nécessairement de l’exprimer extérieurement. Mais si les circonstances le permettent, rien ne s’y oppose non plus, au contraire. L’important est de ne pas la réprimer, la refuser mais de la laisser suivre son cours sans l’alimenter avec les pensées. De cette façon l’émotion ne laisse pas de trace. C’est surtout aux pensées qui accompagnent inévitablement l’émotion qu’il ne faut pas s’identifier. Il faut s’en souvenir à temps : tant que je suis dans l’émotion, je ne peux faire aucunement confiance à ce que je pense. Cela contribue grandement à se libérer des émotions et pas seulement à les gérer. Il faut faire ce travail inlassablement, inlassablement… Cela produit peu à peu une usure des mécanismes de l’émotion. C’est un patient ponçage. On s’aperçoit petit à petit que certaines situations qui faisaient lever une émotion font de moins en moins réagir puis plus du tout.
Cela dit, chaque cas est particulier et si de grosses émotions posent vraiment problème, il est nécessaire de se faire accompagner.
Si ce n’est pas assez clair, n’hésitez pas.
Bonne pratique.

Nicolas a dit…

Merci Dominique pour ton éclairage. Je commence à comprendre. J'essaye de vivre ressentir une émotion qui est en moi (quand je suis tranquille donc pas dans une situation d'interaction) et la je la ressens de plus en plus dans mon corps, elle veut s'exprimer, j'ai vraiment l'impression qu'elle prend en otage mon corps, je la laisse faire (mais je la surveille), ca s'estompe mais elle revient sans cesse. C'est cette prise d'otage que j'avais du mal à savoir si c'etait ok ou pas. Comme j'avais bloqué mes émotions, j'arrive à ne pas la laisser prendre les commandes de mon être meme si parfois ca devient difficile. C'est vrai, que petit à petit il y a des situations que je vis mieux, auxquelles je réagis interieurement moins violemment, meme si parfois j'ai aussi l'impression que plus je la laisse s'exprimer plus elle s'exprime. Ca doit être le "patient poncage" qui fait office. Je vais laisser le temps opérer... C'est impressionnant comme une emotion peut etre bien ancrée ! (pour mon cas, elle s'est ancrée dans le temps).
Pour continuer d'approfondir, tu disais dans ton premier message "ces pensées augmentent et entretiennent l’émotion. Il y a donc beaucoup d’intérêt à arriver à s’en distancier." Est-ce que mon emotion reste ancrée parce qu'elle est alimentée par mes pensées ? et c'est vrai que je pense en permanence, ce qui fait que je n'arrive pas à les identifier, elles sont trop présentes en moi. L'identifier permettrait peut etre de couper l'emotion ? As-tu une astuce ? ou faut-il que je continu a essayé de ressentir l'emotion et au fur et à mesure du poncage, la pensée s'estompera, j'arriverai alors à identifier sa venue ?
Ou bien dois-je considérer que c'est ma pensée qui créé et fait vivre cette émotion. Il faut donc que je me desidentifie de ma pensée. Pour cela, faut-il identifier son contenu pour la reconnaitre ? faut-il seulement identifier notre etat de tension interne, observer du coup qu'on pense (sans savoir à quoi) et se dire que cette pensée n'est pas nous ?
Bref doit-on poncer la pensée ? l'emotion ? les 2 alternativement ?
Merci encore pour ton aide

Dominique a dit…

Mes commentaires son entre crochets.
Merci Dominique pour ton éclairage. Je commence à comprendre. J'essaye de vivre ressentir une émotion qui est en moi (quand je suis tranquille donc pas dans une situation d'interaction) et la je la ressens de plus en plus dans mon corps, elle veut s'exprimer, j'ai vraiment l'impression qu'elle prend en otage mon corps, je la laisse faire[oui] (mais je la surveille) [surveiller sous-entend peut-être encore contrôle, il faut en avoir simplement conscience, sans jugement ou analyse ou qualification quelconque], ca s'estompe mais elle revient sans cesse. [normal mais à chaque fois probablement avec moins d’intensité]C'est cette prise d'otage [l’expression ne me satisfait guère non plus, le choix des mots qu’on met sur nos émotions a aussi son importance] que j'avais du mal à savoir si c'etait ok ou pas. Comme j'avais bloqué mes émotions, j'arrive à ne pas la laisser prendre les commandes de mon être [elle les prend sans te demander ton avis ! Il n’y a aucune liberté par rapport l’émotion. Tant qu’elle là, c’est elle qui mène le jeu et on ne peut rien y faire. On peut seulement tenter de l’accepter (le refus ne fait que la renforcer) et mettre radicalement en doute les pensées qui en découlent] meme si parfois ca devient difficile. C'est vrai, que petit à petit il y a des situations que je vis mieux, auxquelles je réagis interieurement moins violemment, meme si parfois j'ai aussi l'impression que plus je la laisse s'exprimer plus elle s'exprime [indispensable]. Ca doit être le "patient poncage" qui fait office. Je vais laisser le temps opérer... C'est impressionnant comme une emotion peut etre bien ancrée ! (pour mon cas, elle s'est ancrée dans le temps). [C’est un mécanisme très performant et jamais en panne ! Les circonstances effleurent le bouton et ça se déclenche.]
Pour continuer d'approfondir, tu disais dans ton premier message "ces pensées augmentent et entretiennent l’émotion. Il y a donc beaucoup d’intérêt à arriver à s’en distancier." Est-ce que mon emotion reste ancrée parce qu'elle est alimentée par mes pensées ? et c'est vrai que je pense en permanence [normal, il faut longtemps avant que ça se calme], ce qui fait que je n'arrive pas à les identifier, elles sont trop présentes en moi. [Ça aussi, ça demande du temps] L'identifier permettrait peut etre de couper l'emotion ? [Dans certains cas, oui mais elles sont très difficiles à débusquer car inconscientes]As-tu une astuce ? [Non !!! Il faut s’y coller avec perséverence.] ou faut-il que je continu a essayé de ressentir l'emotion [Oui] et au fur et à mesure du poncage, la pensée s'estompera [Non, mais il sera plus facile de la débusquer], j'arriverai alors à identifier sa venue ?
Ou bien dois-je considérer que c'est ma pensée qui créé [Oui, il y a une pensée source à l’origine de chaque émotion.]et fait vivre cette émotion. Il faut donc que je me desidentifie de ma pensée. Pour cela, faut-il identifier son contenu pour la reconnaitre ? faut-il seulement identifier notre etat de tension interne, observer du coup qu'on pense (sans savoir à quoi) et se dire que cette pensée n'est pas nous ? [Arnaud Desjardins a écrit des centaines de pages sur ces questions. Difficile d’en dire plus de manière succincte. Je ne suis pas qualifié pour entrer davantage dans les détails, je ne voudrais pas t’induire en erreur par des approximations de formulation ou d’interprétation.]
Bref doit-on poncer la pensée ? l'emotion ? les 2 alternativement ? [Ce travail d’usure se fait tout seul par l’observation, la prise de conscience de ce qui se passe et la mise en doute des pensées sous le coup de l’émotion.]
Merci encore pour ton aide [De rien, c’est avec plaisir, si cela peut t’être utile.]

Dominique a dit…

Je viens de m’apercevoir que mon commentaire n’était pas passé. Je le refais.
Mes commentaires sont entre crochets.

Merci Dominique pour ton éclairage. Je commence à comprendre. J'essaye de vivre ressentir une émotion qui est en moi (quand je suis tranquille donc pas dans une situation d'interaction) et la je la ressens de plus en plus dans mon corps, elle veut s'exprimer, j'ai vraiment l'impression qu'elle prend en otage mon corps, je la laisse faire[oui] (mais je la surveille) [surveiller sous-entend peut-être encore contrôle, il faut en avoir simplement conscience, sans jugement ou analyse ou qualification quelconque], ca s'estompe mais elle revient sans cesse. [normal mais à chaque fois probablement avec moins d’intensité]C'est cette prise d'otage [l’expression ne me satisfait guère non plus, le choix des mots qu’on met sur nos émotion a aussi son importance] que j'avais du mal à savoir si c'etait ok ou pas. Comme j'avais bloqué mes émotions, j'arrive à ne pas la laisser prendre les commandes de mon être [elle les prend sans te demander ton avis ! Il n’y a aucune liberté par rapport l’émotion. Tant qu’elle là, c’est elle qui mène le jeu et on ne peut rien y faire. On peut seulement tenter de l’accepter (le refus ne fait que la renforcer) et mettre radicalement en doute les pensées qui en découlent] meme si parfois ca devient difficile. C'est vrai, que petit à petit il y a des situations que je vis mieux, auxquelles je réagis interieurement moins violemment, meme si parfois j'ai aussi l'impression que plus je la laisse s'exprimer plus elle s'exprime [indispensable]. Ca doit être le "patient poncage" qui fait office. Je vais laisser le temps opérer... C'est impressionnant comme une emotion peut etre bien ancrée ! (pour mon cas, elle s'est ancrée dans le temps). [C’est un mécanisme très performant et jamais en panne ! Les circonstances effleurent le bouton et ça se déclenche.]
Pour continuer d'approfondir, tu disais dans ton premier message "ces pensées augmentent et entretiennent l’émotion. Il y a donc beaucoup d’intérêt à arriver à s’en distancier." Est-ce que mon emotion reste ancrée parce qu'elle est alimentée par mes pensées ? et c'est vrai que je pense en permanence [normal, il faut longtemps avant que ça se calme], ce qui fait que je n'arrive pas à les identifier, elles sont trop présentes en moi. [Ça aussi, ça demande du temps] L'identifier permettrait peut etre de couper l'emotion ? [Dans certains cas, oui mais elles sont très difficiles à débusquer car inconscientes]As-tu une astuce ? [Non !!! Il faut s’y coller avec perséverence.] ou faut-il que je continu a essayé de ressentir l'emotion [Oui] et au fur et à mesure du poncage, la pensée s'estompera [Non, il il sera plus facile de la débusquer], j'arriverai alors à identifier sa venue ?
Ou bien dois-je considérer que c'est ma pensée qui créé [Oui, il y a une pensée source à l’origine de chaque émotion.]et fait vivre cette émotion. Il faut donc que je me desidentifie de ma pensée. Pour cela, faut-il identifier son contenu pour la reconnaitre ? faut-il seulement identifier notre etat de tension interne, observer du coup qu'on pense (sans savoir à quoi) et se dire que cette pensée n'est pas nous ? [Arnaud Desjardins a écrit des centaines de pages sur ces questions. Difficile d’en dire plus de manière succincte. Je ne suis pas qualifié pour entrer davantage dans les détails, je ne voudrais pas t’induire en erreur par des approximations de formulation ou d’interprétation.]
Bref doit-on poncer la pensée ? l'emotion ? les 2 alternativement ? [Ce travail d’usure se fait tout seul par l’observation, la prise de conscience de ce qui se passe et la mise en doute des pensées sous le coup de l’émotion.]
Merci encore pour ton aide [De rien, c’est avec plaisir, si cela peut t’être utile.]

Nicolas a dit…

Merci encore Dominique pour ta réponse qui me rassure (ou peut etre rassure mon ego qui a besoin de comprendre, je ne sais pas). En ce moment, je ressens des émotions (liées à la souffrance) mais elles sont encore beaucoup dans l'inconscient. Pour les identifier, j'ai besoin de plonger dedans. Si je comprends bien, il faut que je limite de plus en plus de plonger dedans (pour les ressentir et donc les identifier/les reconnaitre) mais pour simplement les reconnaitre par la conscience.
J'ai vu que Arnaud Desjardins avait ecrit plusieurs livres, en as-tu un à me conseiller particulièrement ? Pour info, j'avais lu celui de Eckhard Tolle sur la mise en pratique du moment présent qui m'a bien aiguillé.
Ton éclairage m'est bien utile. Merci à toi.

Dominique a dit…

Son dernier livre « La paix toujours présente » donne une bonne vue d’ensemble tout comme « Un grain de sagesse » par lequel j’ai commencé et qui m’a beaucoup marqué. Pour entrer dans le détail, il faut lire les 4 tomes de « À la recherche soi » et beaucoup d’autres.
Bonne lecture.

Nicolas a dit…

Bonjour Dominique,

Deja plus d'un an que j'ai posté ce commentaire! Que le chemin est long mais passe vite ! J'ai poursuivi mon chemin comme tu me l'avais indiqué et je commence à vivre à peu pres correctement mes emotions qui deviennent moins fortes, moins prenantes. Je commence à me sentir plus libre avec elles meme si je ne les ai pas encore toutes "apprivoisées" complètement.
Pour info j'évite de lire pour ne pas alimenter le mentale et ainsi mieux me concentrer sur mes sensations, leurs donner plus de place. J'ai juste du lire Etat d'ame de Christophe André et l'Alchimiste, 2 livres qui sont venus à moi à des moments opportuns pour avancer plus loin dans la recherche et l'ouverture de la conscience.
Je n'ai pas lu Arnaud Desjardins car en le feuilletant, j'ai trouvé ca, peut etre à tord, une première fois, tres intellect et plus recemment je suis tombé sur une premiere phrase qui disait que la peur était mal et une deuxième qui opposait les psychiatres avec les pratiques indouistes. Ca m'a surpris et je ne me suis pas une nouvelle fois senti attiré par ses livres. Je poursuis mon chemin ainsi.
Au plaisir

Dominique a dit…

Bonjour Nicolas,

Je suis heureux d'avoir des nouvelles de tes essais de pratique. Excuse ma réponse tardive, ton com est tombé pendant une de mes absences du Web.
Si ce que j'ai écrit a pu t'aider, tant mieux.
Le mental est un fieffé rusé. Si lire de manière excessive est souvent une manière d'éviter de mettre en pratique, le contraire peut être aussi un piège : celui d'éviter d'approfondir (à creuser). La lecture bien menée est un solide support de la pratique. Elle est nécessaire mais pas suffisante. PAS DE CHEMIN SANS ACCOMPAGNEMENT. Dans un premier temps, elle peut permettre de voir si l'enseignement qu'elle décrit nous parle. Si c'est le cas, il faut alors se mettre à la recherche d'un enseignant digne de ce nom (attention aux charlatans !).
Quelques mots sur les livres d'Arnaud Desjardins qui nous a quittés l'été dernier. Tes deux dernières remarques sont sans doute dues à une mauvaise interprétation liées à la sortie de leur contexte. S'il souligne les limites de notre psychologie occidentale, il ne l'oppose pas à la tradition orientale. L'incontournable connaissance de soi passe par un travail d’ordre psychologique. Pour ce qui est de la peur, la peur rationnelle est indispensable à notre survie. La peur psychologique est, elle, seulement injustifiée, inutile et nocive. "Mal" n'a pas sa place dans cet enseignement.
Quand à l'aspect intellectuel, il est vrai que la part de réflexion est très importante dans cette voie mais cela me paraît tout à fait abordable. Je pense que tu ne peux pas te faire une idée en feuilletant seulement et je réitère mon conseil pour "Un grain de sagesse" qui me semble (subjectif) le plus simple.
De mon côté, je te précise que je persiste et signe pour l'importance du travail sur les pensées. Elle m'apparaît encore plus évidente aujourd'hui qu'il y a quatre ans, quand j'ai écrit cet article.
Je reste à ta disposition, dans la limite de mes modestes possibilités.