A propos d’une photo de vieille école postée sur mon autre blog, quelqu’un m’a demandé si je ne ressentais pas un brin de nostalgie. Je lui ai fait cette réponse : « Nostalgie, un peu mais pas celle du travail, la page est tournée. Les vieux bâtiments de ce type me renvoient toujours à mon enfance.»
Cela m’a décidé à entamer une série sur un travail de réconciliation allant dans le sens du Je suis ce que je suis qui s’est fait sur plusieurs années et qui n’est bien sûr pas terminé. La rédaction de ces posts y participera sans doute. Dans l’esprit de départ de ce blog, cela peut m’aider à préciser les choses pour moi-même. D’autre part, je suis toujours intéressé de savoir comment « ça » se passe chez les autres ; je me dis que cela peut aussi être réciproque, voire provoquer des déclics.
En relisant la réponse faite au commentaire de ma photo, je m’aperçois qu’elle n’est pas tout à fait exacte. Je ne suis pas sûr qu’il y ait de la nostalgie mais plutôt une connexion positive à l’enfance. A creuser.
Je reviens maintenant au titre de ce post, Léon, celui qui prononça l’élément déclencheur.
Léon était le président du Club des aînés ruraux du village où j’ai passé l’essentiel de ma carrière. C’était un agriculteur retraité, ancien militant syndicaliste très actif de la Confédération paysanne. Très droit, engagé, chaleureux, dynamique, un tantinet grande gueule ; bref, un personnage et pour qui j’avais beaucoup d’affection.
Partisan du rapprochement des générations, il avait proposé un partenariat au directeur de l’école que j’étais sous la forme d’animations visant à faire découvrir aux enfants la vie d’autrefois.
Les échanges dans le cadre du travail et de la vie associative de la commune furent bientôt suivis de visites purement amicales. J’avais beaucoup de plaisir à écouter ce grand bavard généreux.
C’est ainsi qu’il me confia un jour avoir très mal vécu son statut de fils unique. Ce n’est que bien des mois après que j’ai pris conscience que, fils unique moi-même, j’avais vécu les choses de manière diamétralement opposée. C’est alors qu’un travail de réflexion s’est mis en route, contribuant à cette indispensable entrée en amitié avec moi-même. Pour cela, j’éprouve une grande gratitude pour ce vieil ami que le cancer nous a enlevé il y a quelques années.